(lenny) imagine there's no heaven

the killer within

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(i) Lennon a toujours eu le besoin de se sentir utile, de faire quelque chose. Rester enfermé, très peu pour lui. Il a besoin de voir du monde, de communiquer sans quoi il devient ronchon. (ii) Il était l'aîné de sa fratrie composée de trois enfants. Ce fut lui, puis sa soeur Penny et enfin la benjamine, Abbey. Les trois enfants portent des noms inspirés par les Beatles, le groupe préféré de ses parents tout deux travaillant dans le milieu de la musique. (iii) Il a rencontré Maxym il y a des lustres. Tout de suite entre eux ça a collé comme un chewing-gum dans les cheveux. Ils sont très vite devenus les meilleurs amis du monde, on fait des conneries ensemble, on a patrouillé ensemble avec les spice girls à fond dans la voiture. Ils ont joué à faire peur aux passants en allumant la sirène du véhicule de patrouille. Max c'était comme le frère qu'il n'a jamais eu. Il a été plus que dévasté quand celui-ci, dernier élément de sa famille est morte à son tour.   (iv) Son enfance a toujours été calme, rien à signalé de particulier. C'était un sale gamin, gaffeur, amoureux des emmerdes, qui vivait la vie à pleines dents. Lorsque sa mère est morte alors qu'il avait 14 ans, il s'est teinté de gris, un peu, quelques temps. Il venait d'apprendre ce qu'était la mort. (v) Lorsqu'il est rentré au début de l'épidémie chez ses parents, son père était fiévreux, une grippe comme tous les autres gens touchés, rien de plus. Mais ça a commencé à empiré. Lennon ne croyait pas à ces histoires de zombies, c'était bien que dans resident evil... Alors quand ses soeurs ont appelé en catastrophe, il a soudainement compris que ce n'était pas que des histoires. De retour à la maison familiale il a découvert le cadavre de son père au crâne défoncé la bouche maculée de sang. Dans la cuisine, les cris d'Abbey s'enregistraient déjà dans sa mémoire. Il l'a transporté à l'hôpital, où ils n'ont rien pu faire pour la sauver. D'après sa théorie leur père s'est transformé et avait attaqué ses filles. Lennon n'est jamais retourné sur place, il n'a pas osé. Au premier devait se décomposer le corps de Penny. (vi) sa fiancée a décidé de partir bien avant lui, refusant de mettre sa vie en danger même pour rester avec lui. Elle est partie rejoindre ses proches. Lui, il n'avait plus rien. (vii) Il a récupéré Maxym et Dasha très peu de temps avant que les avions et tout autres services ne fonctionnent plus. Accompagnés de plusieurs personnes de leur entourage, des voisins ainsi que des inconnus, ils sont partis. (viii) Il a vécu dans de nombreux camps, essuyé des catastrophes, s'est attaché à des gens qui sont morts, a survécu. L'extérieur et ses dangers il les connait. Il les a vu. L'horreur des hommes il connaissait ça bien avant cette épidémie. La mort ne lui fait plus rien depuis des années, du moins en apparence. A l'intérieur, c'est beaucoup plus complexe.  

weekly appointment

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≡ qui étiez-vous avant que l'épidémie se déclenche ? J'étais... un frère, un fils, un flic, un futur mari. J'allais avoir une vie idéale et tout à fait ordinaire, faites d'un beau mariage, de gamin et d'une carrière. Je n'avais pas le droit de ne pas être heureux. J'ai fait des études en me disant "si tu deviens médecin tu vas aider des gens, les sauver" mais il y avait trop d'études, pas assez de mise en pratique. Je me suis engagé dans l'armée où je suis devenu un rafistoleur de lambeaux humains, civils ou militaires. J'étais crevé, à bosser du lever au coucher du soleil sans beaucoup de repos. En rentrant de mission j'pouvais pas rempiler. Pas la force, pas l'énergie à affronter l'échec. Marre de voir des innocents mourir surtout. Rien pouvoir faire quand un ado marche sur une mine. Alors je suis devenu flic. Beaucoup plus simple tout en étant quand même assez mouvementé, le job idéal pour ceux qui veulent servir leur prochain sans trop mettre les mains dans de l'hémoglobine. En fait, j'en rêvais gamin... d'être flic. Mais on va dire que mon adolescence et les allers retours au poste pour avoir décoré la maison de Steven Lacoy avec des serviettes hygiéniques et des guirlandes de tampons n'ont pas aidé sur mon choix de carrière. Mais il n'était pas trop tard pour changer.  ≡ comment avez-vous changé depuis le début ? Je pense que je prends les choses plus au sérieux qu'avant, peut-être. J'aime encore plaisanter, mais même si je ris, une partie de moi ne peu s'empêcher d'écouter ce qu'il se passe au loin. Dehors il n'y a pas de repos, pas de pause, pas de congés. Il faut être près à chaque seconde et c'est bien pire que l'armée, parce que y'a pas de maison qui nous attend à la fin. Y'a plus rien....Je pense que j'ai perdu du poids, que les cernes sous mes yeux vont bientôt toucher mon menton et qu'une véritable douche est le plus beau cadeau du monde.  J'ai revu mes priorités aussi, comme tout le monde. J'ai pas trop la tête à penser à autre chose que boire, manger, dormir, survivre, marcher. C'était notre cycle quotidien jusqu'à ce qu'on vous tombe dessus.
≡ combien de rôdeurs avez-vous tué ? combien d'humains ? pourquoi ? Je crois que j'ai arrêté de compter le nombre de rôdeurs depuis des mois déjà. On en a malheureusement croisé beaucoup, quasiment tous les jours... Alors franchement je sais pas. Pour ce qui est des humains, c'est une question plus compliquée. J'ai tué. Trois personnes, durant la guerre. C'était eux ou nous. Je sais même pas si je les ai touchés ou si ce sont mes camarades qui l'ont fait. J'en sais rien et je ne veux pas savoir. Après j'suis devenu flic, ensuite y'a eu l'épidémie. Ma petite sœur a été mordue par notre père. J'ai essayé de l'aider en l'emmenant à l'hôpital, mais c'était trop tard d'après eux. Alors il a fallu l'abattre... mon autre sœur est morte aussi. Mais j'ai jamais eu le courage de vérifier si elle était devenue comme eux ou si elle était déjà morte, encore moins d'aller la tuer elle aussi. Je pouvais pas. Depuis rien à signaler. Je préfère régler les conflits en parlant plutôt qu'en égorgeant mon prochain. Après tout on est tous dans la même galère.
≡ qu'attendez-vous d'astoria ? Je vais être honnête... J'en sais rien. La seule chose que je sais c'est que Dasha a espoir de trouver ce qu'elle cherche ici. Alors c'est qu'une étape j'imagine. J'en sais rien. Tout ce que je sais c'est que je pars pas sans elle alors si elle décide de rester.. Je resterais. Vous avez de l'eau, de la nourriture...Vous acceptez les gens comme nous, qui viennent du dehors, parmi vous. Je suppose que ça devrait suffire pour me satisfaire mais, c'est si... étonnant et désintéressé que je n'arrive pas vraiment à y croire. Si ce n'est pas un mirage, peut-être qu'on pourrait tout recommencer ici. Avoir une chance de survivre cette merde, avec vous tous. J'aimerais que ce soit vrai. J'aimerais pouvoir.. arrêter de courir. et vivre, un peu, pour une fois.
≡ qui avez-vous perdu ? Depuis l’apocalypse ? D'abord mon père. C'était un des premiers infectés par ce truc. Il a tué ma soeur Penny, mordue Abbey, que j'ai tué. J'ai déjà raconté cette histoire. J'ai perdu ma fiancée… Même si elle a peut-être survécu il est indéniable que je l'ai perdu. J'ai perdu Maxym. C'était le mari de Dasha, elle a dû vous en parler. Je travaillais avec lui, on était.. Les meilleurs amis du monde, si on peut dire ça comme ça. J'étais là quand ils se sont rencontrés, j'étais là évidemment à leur mariage, à peine quelques semaines avant que New-York soit envahi pendant leur lune de miel. Je les ai attendus, nous sommes allés vers le sud...Et il a été tué. Un incident pourri, qui aurait pu arrivé à tout le monde. Un groupe de rôdeurs contre notre groupe. On se défendait comme on pouvait, c'était le début, les gens étaient armés sans même savoir se servir de ce qu'ils avaient dans les mains. Il a prit une balle perdue, qu'un gosse a tiré en essayant de descendre un marcheur. Le temps qu'on se débarrasse des rôdeurs les plus proches et qu'on fasse attention à ce qu'il y avait autour de nous, il était mort. On aurait rien pu faire de toute façon. Avec tout ce sang, l'hémorragie était trop importante. J'ai dû détacher Dasha de lui. On pouvait pas rester là.. le sang frais allait les faire venir et on pouvait pas le transporter. Trois mois après Dasha s'est rendu compte qu'elle devait être enceinte. C'était horrible, mais c'était aussi la dernière chose de Maxym qu'on avait, hormis, un couteau, un flingue et quelques fringues que j'ai du mal à porter tellement ça me parait mal. Quelques temps plus tard, malgré toute l'attention qu'on prenait pour ne pas qu'elle se surmène.. Elle a perdu le bébé. On peut dire qu'il nous reste plus que l'autre j'imagine. Quoi qu'il lui reste encore son frère, peut-être. En tout cas j'ai plus qu'elle.
≡ quel(s) espoir(s) vous reste-t-il ? Que ce ne soit qu'un mauvais rêve et que tout s'arrange ? Ça me parait inconcevable. Alors je vais dire... De pouvoir remettre un peu d'ordre dans tout ça. Je m'imagine mal faire comme si rien ne s'était passé en tout cas. J'aimerais... Pouvoir passer une nuit sans avoir peur. Arrêter de sursauter au moindre bruit. Juste. Me dire que la chose qui m'inquiète le plus c'est que mes bégonias ont toujours pas fleuris. Ce serait bien. Qu'on puisse juste. Avancer. J'ai espoir qu'on puisse améliorer les choses.. Peut-être. Si je vous dis que je suis résigné vous allez dire que je suis taré. Je sais pas si je peux vraiment vouloir recommencer une vie. Ici, ailleurs, seul, ou pas. J'imagine juste pas. Mais je peux toujours faire comme si c'était le cas. On verra si j'avais tort de ne pas y croire ou non.