(billy) highway to hell

the killer within

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(i) Billy a toujours eu un gros problème avec l'autorité. Gamine, elle touchait avec un grand sourire aux choses qu'elle n'avait pas le droit de toucher. Par la suite elle a trouvé d'autres moyens de tester l'autorité parentale, en adoptant par exemple un style assez peu ordinaire sous le toit d'un homme plutôt traditionnel avec une vie bien rangée, ou encore en ne respectant absolument pas le couvre-feu. A l'époque, traîner dans les rues valait mieux que de vivre dans cette maison d’intolérants à son art, celui de faire chier le monde. (ii) Une véritable tornade depuis toute petite, son hyperactivité s'est mue en colère contre le monde entier avec la venue des hormones de l'adolescence. Eternelle incomprise, elle piquait des crises pour le moindre détail irritant. C'était juste un moyen déguisé d'attirer l'attention, surtout celle de ses parents et des adultes en général. (iii) Sa passion pour les voitures remonte à très loin, elle a toujours préféré jouer avec des Hotwheels plutôt que des Barbies. Ses parents n'ont jamais compris d'où cette passion venait, et malgré leurs efforts ils ne réussirent pas à faire de Billy une jeune fille "féminine". (iv) D'ailleurs, il n'y a rien qui énerve plus Billy que les normes des genres, et elle n'a jamais hésité à piocher des vêtements dans le rayon hommes des magasins. (v) Billy a claqué la porte de sa maison à 17 ans, fatiguée de cette ambiance trop conservatrice qui ne lui correspondait pas du tout. Ils tentaient de la convaincre que son rêve de devenir pilote de course n'était pas réalisable, mais elle sentait bien que c'était parce que pour eux ce n'était pas un métier acceptable pour une jeune femme. Elle s'est réfugiée chez sa tante Lana pendant quelques mois, commençant à courir sur des circuits avant de se rendre compte que ce qui lui plaisait vraiment, c'était le derby de démolition, un sport automobile qui consiste à rentrer dans d'autres voitures jusqu'à être le dernier à pouvoir encore rouler. (vi) Néanmoins, ce fut plus une passion qu'autre chose, car on ne gagne pas vraiment d'argent dans ce genre de compétition. C'est comme cela que Billy est devenue go fast, parce que les courses ne lui procuraient plus assez d'adrénaline et qu'elle avait ce besoin constant de prendre la route. Offrant ses services à ceux qui avaient le plus de moyens, elle n'avait aucun scrupules à livrer des armes ou de la drogue. Pour elle ce n'était que de la marchandise comme les autres. (vii) A 20 ans, elle réussit à s'offrir la voiture de ses rêves, une Chevelle SS de 1970 noire. Elle a du l'abandonner quelques mois après le début de l'épidémie, et elle s'en mord encore les doigts. (viii) Elle a été dans un groupe de survivants pendant un moment, mais ils ont été séparés quelques semaines avant qu'elle n'arrive à Astoria. Du moins c'est ce qu'elle préfère raconter, pour faire court. En réalité elle a descendu de sang froid deux membres du groupe qui avaient été mordus et elle a été chassée par le reste des survivants. (ix) Billy n'aime pas trop Astoria, et compte bien partir une fois que le printemps sera de retour. Elle tient à sa liberté et être enfermée derrière une muraille la contrarie beaucoup. C'est pour ça qu'elle a demandé à devenir ravitailleuse, pour pouvoir sortir et se dégourdir les jambes. En plus, elle a passé ses dernières années à fuir sa famille et elle se retrouve à quelques heures de la ville de son enfance. Quelle bonne nouvelle.

weekly appointment

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≡ qui étiez-vous avant que l'épidémie se déclenche ? J’étais libre, voilà ce que j’étais. Je faisais ce que je voulais quand je voulais et personne n’était derrière mon dos à me dire quelle route prendre, quelle conduite à adopter. Alors oui, aux yeux de la société j'étais un échec mais franchement, j’adorais ma vie et ma voiture et cette foutue apocalypse m’aura pris les deux.
≡ comment avez-vous changé depuis le début ? Je n’ai pas beaucoup changé, je ne pense pas. J’étais déjà dans l’optique d’une vie rude et sédentaire avant la fin du monde, alors je n’ai pas trop eu de problèmes d’adaptation. Je suis peut-être devenue plus méfiante c’est vrai, mais y en a vraiment à qui les rôdeurs sont montés à la tête, donc je pense que vous me comprenez. Et j’ai moins peur de tuer, si c’est pour me permettre de vivre.
≡ combien de rôdeurs avez-vous tué ? combien d'humains ? pourquoi ? Pour les humains, ça dépend, avant ou après l’épidémie? Elle rit. Parce qu’avant j’ai peut-être tué une ou deux personnes... Non c'est pas vrai, j'avais pas encore les tripes. Par contre après, il y a eu quelques personnes, trois en fait. J'en ai tué deux parce qu’ils étaient sur le point de se transformer et que personne n’avait le cran de leur coller une balle dans le crâne. J’ai aussi descendu un gars qui croyait qu’il allait pouvoir profiter de mon corps parce qu’il avait trois têtes de plus que moi. Elle regarde le psychologue dans les yeux sans aucune gêne. Ce connard ne méritait pas de vivre, de toutes façons. Pour ce qui est des rôdeurs, j’ai perdu le compte. Une cinquantaine peut-être?
≡ qu'attendez-vous d'astoria ? La sécurité surtout. J'aimerais bien pouvoir dormir sur mes deux oreilles pendant un moment. Une pause de temps en temps ne me ferait pas de mal, bien que je préfère la vie nomade, je ne vous le cache pas. Mais en attendant, si je peux me rendre utile, pourquoi pas, j'ai envie de dire.
≡ qui avez-vous perdu ? Tous ceux que j'ai pu perdre, je les ai perdus avant l'épidémie. Ma famille, surtout, parce que les amis, j'en ai pas beaucoup eu. Mais une fois que le monde est parti en live, j'ai fait tout mon possible pour pas m'attacher. Mais on reste tous humains, et ça m'a fait un mal de chien quand j'ai du tuer cette fille parce qu'elle était cool. Son pote, j'avais moins d'afinité avec lui. Mais quand même, ça fait chier, tout ça à cause d'un virus à la con.
≡ quel(s) espoir(s) vous reste-t-il ?Ah, l’espoir. J’en avais déjà pas beaucoup avant, j’en ai plus du tout maintenant. Je ne pense pas que le monde puisse revenir à la normale après tout ça. C’est trop tard, ces bestioles sont hors de contrôle. Il ne nous reste plus qu'à survivre.