the thought of you (feat Espen)

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Liam courrait comme un fou dans les rues d'Astoria. Les envahisseurs étaient repartis, ils avaient quittés le campement mais comme il avait pu le constater, en laissant la mort derrière eux. Il y avait tout un tas de rumeurs qui circulaient dans le cas, mais la seule chose qui intéressait Liam c'était de savoir si Espen était en vie. Il y avait des informations conflictuelles venant de la mairie, là où quelqu'un l'avait aperçu et l'avait dit à Liam avant qu'il n'abandonne son équipe pour partir à sa recherche. Il arriva après une longue course devant les portes de la mairie. Les gens étaient abattus et bien vite, le brun comprit pourquoi. Quelqu'un n'avait malheureusement pas survécu à l'assaut des envahisseurs. Liam tremblait de peur à l'idée que ça soit Espen, à l'idée qu'il ne saurait jamais que...qu'il l'aimait. Oui, il l'aimait, plus qu'un meilleur ami n'était censé aimer quelqu'un. Espen était son âme soeur, et qu'il lui ait fallu temps d'années pour s'en rendre compte le tuait. Tout ce temps il avait eu ce qu'il cherchait sous les yeux, sans s'en rendre compte. Il avait bien eu une copine et s'il l'avait aimée, il l'aurait abandonnée sans une pensée pour Espen. Liam entra dans la mairie pour chercher son meilleur ami, criant son nom plusieurs fois avant d'en ressortir alors qu'il ne le trouvait pas. Il fit le tour du bâtiments, plusieurs fois, avant de l'apercevoir dehors. Son coeur sembla s'arrêter lorsqu'il le reconnu, de dos, et il ne perdit plus une seconde. Il se précipita vers le jeune homme, et l'attrapa par le bras pour être bien sûr. Oui, c'était lui, et il était en vie. Liam le serra alors tout contre lui, quitte à l'étouffer mais il s'en fichait, Espen était vivant et il allait lui dire, tout lui dire, même si ce dernier ne partageait pas ses sentiments, il devait lui dire, sans plus attendre.

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the thought of you

Je suis vivant. En mauvais état, mais vivant. A croire que les miracles existent dans la vie. J'ai encore du mal à croire à ce qui vient de se passer et même quand des habitants de notre propre camp sont venus nous chercher pour qu'on puisse sortir, j'ai mis du temps avant de me décider à sortir à mon tour de la mairie. Mon épaule est douloureuse et alors que j'avance pour rejoindre l'extérieur du lieu, je passe ma main sur le côté droit de mon visage où un des agresseurs m'a donné un coup avec son fusil, quand j'ai essayé comme le dernier des crétins de lui retirer des mains. Du sang. Je ne devrais pas être étonné, n'est-ce pas ? Pourtant, même si tout est terminé, mon corps n'arrête pas de trembler et je suis incapable de raisonner correctement. Apeuré, désorienté, je regarde autour de moi à la recherche d'une personne qui m'est familière, n'importe qui qui serait capable à cet instant précis de me forcer à avancer pour rentrer chez moi. C'est tout ce que je souhaite. Et c'est uniquement quand quelqu'un m'attrape par le bras que j'arrive à réagir ; devant moi, Liam, mon meilleur ami. A croire qu'il a toujours le don pour débarquer au bon moment... comme après la mort de la mère même si je ne lui ai toujours pas dit, et maintenant après m'être retrouvé en otage par le camp ennemi. Quand il me serre contre lui, mes doigts se referment instinctivement sur sa veste comme si je me retenais à lui, comme s'il m'empêchait de m'écrouler. Mais c'est exactement ce qui est en train de se passer. Son contact me rassure, il n'a pas besoin de dire quoi que ce soit pour que je me sente mieux. Il est là. Et ça suffit largement. Même si j'ai l'impression que mes jambes tiennent difficilement et que je peux tomber à tout moment, même si mon corps me fait mal, je m'en fiche parce que Liam est là. J'ai pensé à lui dans cette marie, comme j'ai pensé à ma famille. J'ai eu peur de les perdre tous... encore une fois. Et je n'aurais pas supporté continuer de vivre sans aucun d'entre eux. « Me laisse pas. » Je lui murmure ces quelques mots d'une voix faible, comme un supplice, refusant de le lâcher. C'est courir à sa propre perte d'avoir autant besoin d'une personne dans un monde où tout peut éclater à tout moment mais Liam était là avant l'apocalypse, il a toujours été là et plus jamais je ne l'abandonnerai.

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"Je te lâche pas promit." répondit Liam à Espen, resserrant encore plus son emprise sur le corps de son ami. A cet instant précis Liam avait l'impression qu'Espen allait éclater en morceaux. Il ignorait ce qu'il avait vécu exactement, mais il savait que c'était loin d'une partie de plaisir. Liam ne put s'emp^cher de se sentir coupable de ne pas avoir été là encore une fois mais il chassa ces pensées de son esprit. Ca ne servait à rien de s'apitoyer sur son sort de cette manière. Espen avait besoin de lui, de son soutien et il allait être là pour lui, parce que ça avait toujours été comme ça entre eux. Il ignora combien de temps ils restèrent ainsi en place, mais peu à peu les gens partaient, soit pour rentrer chez eux, soit pour l'infirmerie. Bientôt, il ne resta qu'Espen lui, et quelques autres personnes, trop accablées pour bouger ou faire quoi que ce soit. Liam se dégagea juste un peu, assez pour voir le visage de son meilleur ami. Il avait toujours son bras valide pour le soutenir, juste au cas où et il remarqua la blessure sur sa joue. Il vit rouge, l'espace de quelques secondes avant de se concentrer sur Espen. Il posa son front contre le sien, ramenant son autre bras contre son meilleur ami. "Tu te sens de marcher Espen ? On devrait rentrer et nettoyer ta joue et..." Il allait évoquer la famille d'Espen mais il se retint au dernier moment, et si quelque chose leur était arrivé ? Et merde... Il prit une inspiration et plongea son regard dans celui de son meilleur ami, forçant un faible sourire. "On va y aller okay ? Ca sert à rien de rester ici." reprit il, sur un ton terne. Rien de bon ne les attendait ici.

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the thought of you

Je sais que je peux compter sur Liam quoi qu'il puisse arriver. Au début de l’épidémie, il était là. Au camp, il était là. Et moi, qu'est-ce que j'ai fait pour lui ? Ce n'est certainement pas le bon moment pour y penser mais après ce que j'ai vécu à la mairie, je n'arrive pas à avoir une seule pensée joyeuse. Dans les bras de mon meilleur ami, je n'ai aucune notion du temps qui passe et il a beau faire froid dehors, je m'en fiche pas mal tant qu'il est là, à mes côtés. Quand Liam me demande si je me sens capable de marcher, je ne peux que hocher la tête. Il a raison de toute façon, ça ne sert à rien de rester ici. De rester dans ce camp tout court, de toute façon. Et je me rends compte à quel point j'ai été naïf de croire que les choses pouvaient s'arranger... Que ma théorie sur l'évolution est totalement bidon, que les choses ne se passent jamais comme dans les centaines de comics que j'ai lu dans ma vie. Il n'y a pas de héros ici. Que des survivants. Et des morts. « J'veux pas rester là de toute façon. » Mélange de lassitude et de peur dans le ton de ma voix. Je m'en veux de paraître de cette manière devant Liam, je m'en veux parce que lui a vécu des choses pire que moi et je suis celui qui est à deux doigts de tout laisser tomber, de craquer pour de bon et d'arrêter de croire qu'il y a un foutu espoir quelque part. Et alors qu'on commence à avancer, mes mains tremblantes s'accrochent brusquement à son bras ; le seul bras qui lui reste encore une fois par ma faute, parce que je n'ai jamais été foutu de me défendre tout seul. Depuis que j'ai retrouvé mon meilleur ami ici, j'ose à peine le regarder par honte de ce que je lui ai fait. Mais cette fois-ci, mes yeux se plongent dans les siens sans flancher. « Pourquoi t'es toujours là, Liam ? » Je lui demande avec sérieux « Pourquoi tu... tu continues d'être là pour moi alors que... que j'ai totalement merdé avec toi ? » Ce n'était certainement pas le lieu, ni le moment pour avoir cette discussion mais j'ai besoin de savoir. « Pourquoi est-ce que tu ne me laisses pas tomber comme je l'ai fait avec toi ? » Et même si ce n'était pas voulu, je l'ai fait. C'est trop tard pour retourner en arrière certains diront mais peu importe, les faits sont bel et bien là. Et même s'il m'a déjà montré qu'il ne m'en voulait pas, je n'arrive pas à y croire. Surtout à cet instant précis, où je n'arrive pas à retrouver un semblant de calme parce que tout est en train de s'écrouler depuis trop de temps déjà.

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Liam était inquiet pour Espen, le ton de sa voix, cette fatigue et cette peur. Le brun sentait son coeur se serrait en voyant l'état de son meilleur ami. Il savait qu'il ne pouvait pas le protéger de tout, que tôt ou tard Espen serait confronté à des choses pas jolies, comme aujourd'hui. Et la seule chose que Liam pouvait faire était d'être avec lui à ses côtés et l'aider à aller de l'avant. Ils n'avaient fait que quelques pas lorsque Espen s'accrocha à son bras valide, forçant Liam à s'arrêter. Il fronça des sourcils et se tourna vers lui, son regard perdu dans celui de son meilleur ami. Ses questions leur heurtèrent de plein fouet, déjà parce qu'il pensait avoir été clair sur le sujet, mais aussi parce que ce n'était pas vraiment le moment de ressasser tout ça. Mais Espen était dans un sale état, et tout semblait remonter à la surface. Liam s'accrocha à lui et le laissa parler, il en avait besoin. Il secoua la tête à ses questions et il posa sa main sur sa joue. Il prit une inspiration et rapprocha son visage du sien, de telle manière qu'ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. "Parce que tu m'as pas laissé tomber Espen. Et parce que tu m'as protégé avant, tu m'as laissé rester avec toi quand ça allait pas avec mon père, tu m'as donné ton gouter quand j'en avait pas." Espen ne s'en rendait peut être pas compte, mais il lui avait sauvé la vie avant, quand ils étaient gosses. Il avait été là pour lui, il l'avait pas jugé comme d'autres gamins de l'école l'avait fait. Il était resté son meilleur pote, même quand Liam se mettait en colère et cassait tout. Il restait là pour le calmer et le faire redescendre. "Je pourrais jamais te laisser Espen...même aujourd'hui. Quand ils t'on prit en otage j'étais prêt à faire n'importe quoi pour te sauver." Quelques larmes traitresses roulèrent sur ses joues mais Liam ne les essuya pas. Il regarda son meilleur ami, une boule se formant dans sa gorge alors qu'il voyait leur vie défiler devant ses yeux. Il caressa sa joue avec son pouce et il secoua la tête. "T'es resté avec moi, toutes ces années, comment je fais moi sans toi ? Tu dis que je suis plus fort mais c'est pas vrai, sans toi je suis pas fort, je suis con et stupide et une brute. Je peux pas faire tout ça sans toi Espen." Liam ferma les yeux et posa son front contre celui du brun, sa main se posant sur sa nuque. "Je sais que tu veux pas me croire, mais je te quitterais plus jamais...je serais toujours là pour toi, parce que t'as toujours été la pour moi et que c'est pas prêt de changer."

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the thought of you

Le visage de mon meilleur ami s'approche du mien et même si je suis toujours sous le choc de ce qui s'est passé, mes sentiments pour lui ne se sont pas envolés entre temps et la proximité qu'il y a entre nous deux ne m'aide pas à avoir les pensées claires. Mes yeux se posent durant une demi seconde à peine sur ses lèvres avant que je le regarde de nouveau dans les yeux en espérant qu'il n'ait rien remarqué. Il me dit que je ne l'ai pas laissé tomber, que je l'ai protégé avant et quand il me dit toutes ces paroles, mes sourcils se froncent légèrement. Pour moi, c'est normal d'avoir fait ça pour lui, ce n'est rien d'extraordinaire... Enfin, ça me paraissait normal et je ne me rendais pas compte que ça comptait beaucoup pour Liam et quelque part, cela me fait énormément de bien de l'entendre me dire ce genre de chose. « Dis pas des choses comme ça. » Je réplique dans un murmure en posant avec douceur ma main sur sa joue à mon tour pour effacer ses larmes. Je ne veux pas l'entendre dire qu'il n'est qu'un con, qu'une brute sans moi parce que c'est faux. Il est loin d'être stupide, Liam. Et je ne cesserai jamais de dire qu'il est le plus fort de nous deux parce que c'est la vérité. Son front se pose alors contre le mien et même si lui a les yeux fermés, je ne cesse de l'observer comme si j'avais cette peur de le voir partir. Mais il me dit qu'il ne me quittera plus jamais et je veux le croire. Sincèrement. J'ai cette envie de lui répondre que moi aussi je serai toujours là, mais à croire que les gestes valent mieux que des mots et pour une fois, je laisse mon instinct me guider. Je ferme les yeux à mon tour et décide de briser la mince distance qui nous sépare, mes lèvres se posant alors sur les siennes sans vraiment me rendre compte de ce que je suis en train de faire. Cela fait des années que j'en ai envie, des foutues années mais jamais il m'était imaginable de franchir le pas d'une quelconque façon que ce soit. Parce que c'est mon meilleur ami, et il ne ressent pas la même chose pour moi. Est-ce que mon cerveau a disjoncté ? Oui, sûrement. Le contact est bref car quand je réalise soudainement ce qu'il se passe, je décide d'enchaîner avec la première chose qui me passe par la tête : faire semblant de faire un malaise. Bah quoi ? Au moins il y a encore moyen de rattraper le truc en faisant croire que je ne l'ai pas embrassé de mon plein gré mais parce que j'ai la tête qui tourne ou quelque chose dans le genre. Je me laisse alors tomber contre lui, ma tête reposant sur son épaule et je prie silencieusement tous les dieux possibles et inimaginables pour me venir en aide et me sortir de cette situation. J'ai tout gâché. Encore une fois. Et c'est sûr et certain que j'ai perdu son amitié maintenant. Parce qu'il me connaît, il sait que lorsque j'ai l'impression d'avoir fait une connerie, j'en rajoute une couche pour tenter de la cacher. Et c'est exactement ce que je suis en train de faire en mimant un malaise.

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La gorge de Liam se serra à la réponse d'Espen. Il avait toujours eu la sale manie de se dévaloriser, même s'il le disait très rarement, Espen arrivait toujours à voir ses moments de doute, ses questionnements sur ses capacités, et il arrivait toujours à lui remonter le moral, à lui montrer qu'il pouvait être intelligent et qu'il pouvait réussir s'il y croyait et s'il s'en donnait les moyens. Front posé contre son front, Liam profitait de ces retrouvailles, de ce moment perdu dans le temps jusqu'à ce qu'il sente une paire de lèvres se poser sur les siennes. Son cerveau disjoncta pendant une fraction de seconde avant qu'il ne comprenne que ça ne pouvait être que Espen qui l'embrassait comme ça. Liam ne s'était jamais laissé imaginer un tel moment, à chaque fois que son esprit divaguait ainsi vers Espen, il y avait cette voix qui lui disait d'arrêter de croire et d'imaginer que ça pourrait arriver entre eux. Liam voulu répondre à se baiser mais son meilleur ami ne lui en laissa pas le temps, se dernier se laissant littéralement aller contre lui. Alarmé, Liam passa le poids d'Espen sur son bras valide, le secouant pour qu'il se réveille. "Espen c'est pas le moment ! Espen réveille toi!" dit Liam, inquiet avant de se figer. Et en comprenant ce qu'essayait de faire Espen. Il pouvait parfois être une vrai drama queen, surtout lorsqu'il était embarrassé, comme après ce baiser. Si Espen nourrissait les même sentiments que lui à son égard, alors il avait du se dire les mêmes choses. Que rien n'était possible entre eux, parce qu'ils étaient les meilleurs amis et rien de plus, et qu'ils ne pourraient jamais être plus que ça. Sauf que c'était faux, et cette pensée fit sourire Liam, malgré la terrible tragédie qu'ils avaient vécu. Avec un peu de difficultés, il s'agenouilla au sol, gardant Espen contre lui et avec ses deux bras il ramena son visage contgre le sien. "Je sais que tu peux m'entendre Espen, e sais que tu fais semblant..." Il eut un petit sourire et du bout des doigts il caressa sa joue. "T'es qu'une drama queen, tu le sais ça ? Est ce que je vais devoir me la jouer compte de fée et te rouler une pelle pour que t'ouvre les yeux ou tu vas te décider à arrêter de faire l'enfant ? Parce qu'on a des choses à se dire toi et moi..." dit il tout en serrant son meilleur ami contre lui. Son coeur battait la chamade dans sa poitrine, nervosité, excitation et anxiété, tout était mélangé.

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Mon frère m'a déjà répété de nombreuses fois que je ne suis pas doué pour la comédie, qu'il faut que j'arrête mes conneries mais ça ne m'empêche pas de jouer au mort en espérant que Liam tombe dans le panneau. Sauf qu'il est mon meilleur ami, il me connaît par cœur mais quitte à mimer un malaise, autant continuer jusqu'au bout parce que c'est un peu tard pour faire marche arrière maintenant. Si au début, Liam a l'air d'y croire et que je m'imagine déjà sur le tapis rouge du festival de Cannes, je déchante rapidement quand celui-ci enchaîne en disant qu'il comprend ce que je suis en train de faire. Je me décide alors à ouvrir un œil comme pour vérifier qu'il ne fait pas sa tête des mauvais jours avant d'ouvrir le deuxième afin de l'observer, totalement perdu. Et cette fois-ci, je ne fais pas semblant. Pourquoi est-ce qu'il n'a pas l'air de le prendre mal ? Pourquoi est-ce qu'il ne me gueule pas dessus, ne me dégage pas ? Je refuse de me dire qu'au final, peut-être mes sentiment sont réciproques. Pour moi, c'est impossible et j'ai passé bien trop de temps à me le persuader pour avoir ne serait-ce qu'un maigre espoir. « Je suis désolé. » dis-je avant d'enfouir mon visage dans son cou pour cacher ma gêne. Ce n'est pas la première fois qu'on est proche de cette manière alors j'agis sans vraiment trop réfléchir, comme je le fais depuis... depuis toujours, en fait. A croire que je n'ai pas retenu la leçon par rapport à ce qui s'est passé quelques secondes plus tôt. « C'était pour que tu arrêtes de te traiter de con. Et je voulais juste... te montrer que je serai toujours là aussi. » Sauf que ce n'est pas de cette façon qu'on montre à son soit disant meilleur ami qu'on tient à lui, je le sais très bien comme lui-même le sait aussi. Avec mes propres mots, j'ai l'impression de ne faire que m'enfoncer un peu plus alors que je veux justement me rattraper. C'est la première fois que je me retrouve dans cette position là, à ne pas savoir quoi faire ni quoi dire. J'ajoute alors rapidement, toujours sans regarder Liam : « Mais est-ce qu'on peut vraiment rentrer cette fois-ci ? Pour que tu... pour qu'on puisse parler. Et j'ferai pas ma dramaqueen sur le chemin cette fois-ci, promis. » Je n'ai aucune envie qu'on ait cette discussion même si elle est inévitable maintenant. Mais je peux la retarder même si sur le coup, j'ai vraiment besoin d'être dans un endroit rassurant, que je connais et où je suis certain que je ne risque plus rien.

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Liam ne chercha pas à empêcher Espen ne se cacher dans son cou. Il le connaissait trop bien pour savoir que ce n'était qu'un mécanisme de défense pour se protéger et éviter d'affronter ses sentiments. Aussi il le garda dans ses bras, posant son menton dans ses cheveux, en ignorant le regard des gens sur eux. Un sourire étire les lèvres de Liam en écoutant son meilleur ami. Il savait que ce dernier serait toujours à ses côtés, même s'ils avaient été séparés. Ils avaient fini par se retrouver et Liam ne le quitterait plus d'une semelle. Il posa une main sur sa nuque, la massant avec douceur tout en regardant dans le vide, son attention sur Espen, plutôt que sur un point en particulier. Liam acquiesça à sa demande, l'inquiètude revenant malgré lui. Il savait que ça n'allait pas être un moment plaisant, mais il n'avait pas le choix. Ils allaient devoir aborder ce sujet, et mettre les choses au clair. "Ca marche...par contre, va falloir que tu me donnes un petit coup de main pour te relever, je vais pas y arriver avec juste un bras, même avec la meilleure volonté du monde." dit il avec un petit rire avant de se redresser, en même temps qu'Espen. Il se colla à lui pour l'aider à avancer, son bras valide passer sous ses épaules, sa tête posée contre une. "On va rentrer...et je vais te faire un bon chocolat chaud, comme avant. Pendant ce temps tu prendra ta douche, puis après on parlera okay ?" proposa t'il alors qu'il rejoignait la maison des Hamilton. Il voulait retrouver une vie normale avec Espen même si autour d'eux le monde partait en lambeaux. Espen était le seul à lui apporter un sens de normalité, un souvenir heureux de la vie d'avant. "Tu sais...j'aime bien quand tu fais ta drama queen..." rajouta t'il après un silence avec un grand sourire sur ses lèvres. Parce que c'était la vérité, quelque chose qu'il n'aurait pas supporter chez un autre, mais qu'il adorait chez Espen.

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