i'm coming for you (cora)

the killer within

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(i) Cora c'est un peu l'enfant du karma is a bitch. C'est la malchanceuse née qui survit seulement pour mieux trimer. A croire qu'elle est tout simplement maudite. Pourtant, quelque chose la maintient en vie. Quelque chose de profond. Une force qui la dépasse au plus haut point. (ii) Malgré la souffrance qui empoisonne son coeur, il y a toujours ce petit sourire sur ses lèvres. Il ne témoigne pas vraiment d'un état de bien-être. C'est plus un symbole, un principe, une valeur. Pour montrer à la vie qu'elle se tient toujours debout peu importe les crasses, les obstacles et les coups. Cora est toujours là, n'ayant pas abandonné. (iii) A son arrivée au camp d'Astoria, elle refuse catégoriquement d'être soignée pendant plusieurs jours. Ne souhaitant pas qu'on la touche, encore moins qu'on puisse apercevoir l'état de son squelette. Avec du temps et de la patience, la jeune femme accepte finalement d'être prise en charge. Hélas, certaines blessures ne guérissent pas. Certaines sont ancrées au plus profond de son âme. (iv) Elle continue de frotter des zones de sa peau jusqu'au sang, persuadée que ses efforts vont payés. Souhaitant par tous les moyens faire disparaître l'empreinte de ces agresseurs. Son corps est devenu un inconnu qu'il lui faut réapprendre à aimer. (v) L'insomnie est sa plus grande amie. Cora passe le plus clair de son temps à compter les moutons lorsque le soleil se couche. Elle est hantée par des cauchemars abominables dès qu'il fait nuit, revivant ces semaines de captivité dans l'entrepôt. Son esprit est toujours piégé là-bas, malgré les apparences. La jeune femme souhaite montrer que son état s'améliore mais la vérité est bien différente...

weekly appointment

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≡ qui étiez-vous avant que l'épidémie se déclenche ? Euh... bonne question. Je n'ai pas eu beaucoup de chance dans la vie, à croire qu'elle ne m'aimait pas beaucoup... pas du tout même. J'ai dû l'affronter très tôt, seule. M'occuper de mon frère. Elle regarde ses mains, quelques secondes, apercevant encore le sang frais recouvrir ses paumes. Je voulais faire des études, vous savez. Devenir psy comme vous, pour aider les gens... comme moi. Sauf que nous manquions cruellement d'argent. J'ai bossé dans des endroits miteux, avec des gens répugnants mais le pire c'était même pas le job en soi ou les ivrognes. Ce qu'il y a de pire dans ces trous à rat, c'est l'odeur qui reste incrustée dans votre peau. Vous avez beau frotter, ça ne part pas. Elle inspire profondément, expire. J'étais quelqu'un qui voulait s'en sortir. Et plus j'essayais, plus le monde s'acharnait à m'y empêcher. J'étais... une survivante.
≡ comment avez-vous changé depuis le début ? J'ai des nouveaux bleus un peu partout sur le corps. Elle détourne la question, sans même s'en rendre compte. J'ai appris à courir aussi, très vite, pourtant l'endurance n'a jamais été mon point fort. Comme quoi, il suffisait juste d'une bonne menace pour me motiver à galoper. Je suis désolée c'est hors sujet mais je ne veux pas faire ça, je ne peux pas. Sinon je vais réaliser que... que je me suis perdue en route.  
≡ combien de rôdeurs avez-vous tué ? combien d'humains ? pourquoi ? Je ne sais pas trop, un certain nombre même si cela ne me plait pas. J'ai conscience qu'ils sont dangereux, c'est eux ou moi. Par contre je ne tue pas les humains, c'est quelque chose que je refuse de faire. Je préfère fuir. Ce n'est pas la solution idéale mais je ne veux pas perdre le peu d'humanité qu'il me reste. Je sais combien les hommes peuvent être abominables, mais ce qui me sépare des rôdeurs, c'est ma conscience. Elle m'empêche de perde pied alors je dois la maintenir en vie aussi longtemps que possible.
≡ qu'attendez-vous d'astoria ? Honnêtement pas grand chose. Je vous suis déjà tellement reconnaissance d'être là. Tout ce que je demande c'est un peu de temps et de repos. Rien de plus. Je ne me souviens pas de la dernière fois que j'ai dormi sans sursauter au moindre bruit.
≡ qui avez-vous perdu ? Mon frère, au tout début de l'épidémie. J'ai essayé, vraiment. J'ai essayé de le protéger mais ça n'a pas suffi. Sa voix tremble, c'est douloureux. L'instant d'avant il était là, l'instant d'après... je n'ai rien pu faire pour le sauver, rien, mais c'est pas le seul qui est mort. Cora détourne le regard, honteuse. Elle se pince les lèvres, ayant du mal à parler. Je crois qu'une partie de moi est toujours dans cet entrepôt. En train d'agoniser. Ses lèvres tremblent, ses doigts s'agitent. Je sais pas comment faire pour vivre après tout ça. Je... je... Est-ce que c'est fini ? On peut arrêter ?
≡ quel(s) espoir(s) vous reste-t-il ? Elle avale péniblement sa salive, essayant de retrouver son calme. Astoria, votre camp, votre groupe, votre hospitalité. Je serai encore la-bas sans vous. Une carcasse vide, périssant dans cet enfer. Probablement morte à cet instant précis. Vous êtes ma dernière chance de m'en sortir. La preuve que la vie ne me déteste pas à ce point.