Chut, j'essaie ma vie ! (Ari) - délai 15/02

the killer within

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(i) Personne ne l’appelle jamais Ariane. Ari, c’est bien mieux, elle s’est construite autour de cette identité brute et dure. Ari masque Ariane, cette fille paumée et l’âme à vif. Ari est forte, ne fait pas de compromis. Ari prend toute la place qu’elle peut prendre pour tenter de faire exister Ariane. (ii) Elle repousse avec application tout le monde. Si on ne s’attache pas, on n’est jamais déçu. Aux plaies qui mettent du temps à cicatriser, Ari a choisi celle sanguinolente de la solitude.  (iii) Sa mère, française, lui a appris le français quand elle était gamine. Elle est bilingue, même si ça ne lui ait d’aucune utilité. Les rôdeurs ne sont pas plus sensibles aux insultes francophones qu’anglophones.  (iv) Pas d’enfance tragique ni de drame majeur dans sa vie, qu'elle dit. Papa militaire, maman institutrice, il fallait bien suivre le pater selon ses affectations. Ariane ne s’est jamais sentie à sa place dans cette famille étriquée, aux bonnes valeurs, aux bonnes manières. Y’avait jamais personne pour remarquer quand papa picolait trop, quand il gueulait trop, quand il tapait trop. Ariane a pris sur elle, et s’est cassée lors de ses dix-huit ans pour faire ses études dans la première université qui voudrait bien d’elle et à l'autre bout du pays si possible. Elle n’a, depuis, entretenu avec ses parents qu’une relation distante et cordiale. Elle reste évasive sur sa vie, invente les meilleurs moments pour les raconter et rassurer sa mère.  (v) Elle n'aimait pas vraiment son job... Elle aimait le pouvoir, maigre, que sa fonction lui donnait. On la voyait souvent comme la connasse qui s'amusait à virer quiconque la regardait de travers, elle n'a jamais rien fait pour changer cette image d'elle-même. Elle aimait pas la boîte, elle aimait pas son patron. Mais, elle aimait bien les autres, ceux qu'elle voyait tous les jours. C'était un peu comme une petite famille, on s'invite au barbecue du dimanche et on offre un cadeau pour le petit dernier, on fait un repas de Noël, et chacun repart dans sa vie sans jamais réellement faire entrer les autre dedans.(vi) La maison c'était celle de ses grands-parents paternels, qu'ils ont légué à leur fils, et que ses parents ont récupéré quand grand-mère est morte. Son frère en voulait pas, Ari l'a rachetée. Elle continuait à payer tous les mois pour le prêt. Mais, elle était chez-elle, dans cette baraque. Elle est furieuse de savoir que quelqu'un d'autre vit chez elle, et que Beck ne se soit pas battu pour garder la maison. (vii) Elle pense rarement à ses parents ou son frère. Elle se doute que les premiers n'ont probablement pas survécu à l'épidémie. Quant à son frère, elle n'a pas eu de nouvelles depuis trop longtemps pour savoir ce qu'il devient. Au dernières nouvelles, il était dans l'armée, c'est tout ce qu'elle sait. Elle s'en fiche, dans tous les cas.

weekly appointment

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≡ qui étiez-vous avant que l'épidémie se déclenche ? Avant l’épidémie, j’étais personne. Et j’suis personne maintenant non plus. J’vivais à Sherwood, sur Red Clover. J’veux juste rentrer chez moi… j’ai traversé le pays pour ça. Je voyais, j’étais en vacances, quand ça a commencé. J'bossais, je partais en vacances, je baisais - quoi, j'vous choque ? J'avais la même vie que n'importe qui ici...
≡ comment avez-vous changé depuis le début ? Comment ? Si j’vous dis que j’ai du sang sur les mains, j’peux pas venir, c’est ça ? Ben pourtant, c’est l’cas, figurez-vous. J’en ai buté, des salopards qui pensaient qu’la fin du monde leur donnait plus de droit sur mon corps. La première fois, j’ai gerbé toutes mes tripes, même. Pis c’est la colère, qui m’a fait avancer.
≡ combien de rôdeurs avez-vous tué ? combien d'humains ? pourquoi ? J'ai refroidi cinq mecs. Ils l’ont tous mérité. Le reste, j’ai pas compté, pleins. Plusieurs dizaine, p’tet une centaine. J’ai arrêté de compter, un jour. Ca me rendait folle.
≡ qu'attendez-vous d'astoria ? J’sais pas. J’veux juste rentrer chez moi, c’est ici, chez moi. Cette maison, c’est la mienne, c’est l’seul endroit où j’me sens bien. Y’a mon chat, mes livres. Y’a un type qui y vit, normalement. Beck Halfman, c’est qui s’occupe de la maison quand j’suis pas là.
≡ qui avez-vous perdu ? J'sais pas, j'étais en vacances seules. J'ai pas d'nouvelles de mon frère ni de mes parents, on est pas exactement très proches. J'ai perdu pleins d'gens, p'tet.
≡ quel(s) espoir(s) vous reste-t-il ?Et vous ? ... ben pareil. La même chose que tous les connards qui sont ici ou ailleurs.