Spit it out

Ils étaient partis en vitesse. Tout s’était passé bien trop vite, et surtout : personne ne l’avait vu venir. Il faisait nuit, la journée avait été extrêmement banale. Il faut dire que les choses s’étaient calmées, avant que la grippe n’arrive et maintenant que les malades étaient tous soignés, l’atmosphère à Astoria s’était allégée. Les gens reprenaient le court de leur vie, en tentant tant bien que mal de survivre. La dernière attaque du fameux clan avait causé pas mal de pertes et les Astoriens continuaient d’en subir les conséquences. Ils avaient pourtant prévenus de leur retour mais Jillian n’avait jamais imaginé que ça arriverait de cette manière. C’était juste trop gros. Ils avaient été aveugles, et une fois de plus : impuissants. Pendant que les sauvages s’infiltraient dans leurs ruelles, certains habitants s’étaient réunis, craignant que cette attaque soit fatale. Il avait fallu prendre des décisions cruciales et vite. Deux groupes s’étaient formés, et le fait d’imaginer toutes ces personnes encore sur place, lui donnait à présent une énorme boule dans la gorge. Elle aurait aimé pouvoir tous les emmener avec eux.

Pressés par le temps, la brune n’a certainement pas eu l’occasion de pouvoir dire au revoir à tout le monde. Elle ne savait pas quand et dans quelles conditions et retrouverait les siens et ça l’angoissait. Et s’ils se faisaient tous tuer ? Sur la route, alors qu’ils s’éloignaient de plus en plus d’Astoria, Jillian n’avait pu s’empêcher de cogiter. La peur la tiraillait, et bien qu’ils partissent, ça ne la faisait pas se sentir davantage en sécurité. A Astoria, Jill avait toujours été protégée par ses grosses barrières. En dehors, il y avait les rôdeurs, des groupes isolés de pilleurs (qui étrangement n’avaient pas encore subi des attaques d’Echo) mais surtout un manque de ressources. Ils n’avaient pas pu amasser des masses de vivres. Dans leurs sacs, des talkie walkies, des armes, et quelques conserves. Ils avaient marché une bonne partie de la nuit, et lorsqu’ils s’accordaient enfin une pause, le jour se levait gentiment.

Et puis le temps passait, et les résistants n’eurent toujours pas de nouvelles de leurs proches à Astoria. Jusqu’à ce que le doux crépitement de la radio finisse par tous les rassurer. Lorsque les échanges furent terminés, la jeune femme s’isola à quelques mètres, le cœur serré.

 Trish se rappelait de cette fois où sa soeur cadette était rentrée tard à la maison. C'était une adolescente, elle était avec des amis en train de s'amuser, sauf qu'à la maison, Trish et toute la famille s'inquiétait. La Simmons se rappela de ce sentiment, de ce coeur serré, ne sachant pas si sa soeur allait bien ou pas. Là, c'était exactement la même chose, sauf que ce n'était pas seulement une personne mais presque tout un camp. Sauf que les Astoriens n'étaient pas en train de s'amuser, mais de vivre l'enfer. La jeune femme s'inquiétait, beaucoup, énormément, mais elle essayait tant bien que mal de rester optimiste, mais surtout de donner espoir aux autres avec elle à l'extérieur. Tout le monde s'inquiétait, tout le monde était en colère, d'ailleurs Trish avait dû en raisonner plus d'un, notamment pour ne pas faire de mal à Stanley. Stanley, le jeune homme qu'ils avaient kidnappé. Jamais Trish n'aurait pensé faire quelque chose ça, mais au moment où il fallait choisir la raison ou la famille, elle choisit la famille. Cependant, elle ne voulait pas lui faire du mal, jusqu'à maintenant il n'avait pas l'air d'être dangereux. Elle espérait qu'il ne tenterait rien.

Après une très longue marche, et après avoir vu le soleil se lever, le silence se brisa par un crépitement de radio. Trish prit le talkie walkie à sa main d'une vitesse éclair et c'était Ashley de l'autre côté. Elle posait des questions, elle voulait tout savoir. Tous les résistants externes étaient à ses côtés, à écouter aussi. Il n'y avait pas que de bonnes nouvelles...
La discussion finie, la petite foule se dispersa. Tout le monde avait le visage fermé, certains avaient les larmes aux yeux. Trish ignorait comment elle faisait pour ne pas craquer, là tout de suite. Toutes ces personnes torturées, toutes celles qui avaient perdu la vie, son coeur avait mal. Mais elle se retenait, parce que tout ça ne faisait que commencer. Alors qu'elle rangea le talkie walkie, elle remarqua que Jillian s'éloigne à quelques mètres. Trish savait bien que Jill n'avait pas passé beaucoup de temps à l'extérieur, alors elle pouvait comprendre que tout ça, ça en faisait trop. Et tout comme Trisha, elle avait des amis restés au camp. La jeune métisse n'hésita pas longtemps avant de la rejoindre, posant sa main sur son épaule.

Hey.. ça va aller ?

C'était limite stupide comme question. Bien sûr que ça n'allait pas, pour aucun d'entre eux à vrai dire, mais c'était aussi une manière de dire que tout allait s'arranger, éventuellement. Elle espère.  

Ils cherchaient à s’éloigner le plus loin possible de Sherwood. Elle qui était tant attachée à cette ville, n’en eut que le cœur brisé. Ils étaient probablement tous fatigués, d’avoir autant marcher, sans parler de l’inquiétude qui les rongeaient. Jillian ne pouvait s’empêcher de penser à tous ceux qu’ils avaient laissés derrière eux. Elle espérait de tout son cœur qu’ils allaient bien, qu’Echo n’avait pas fait un massacre supplémentaire. L’idée qu’ils soient tous morts lui retourne complètement l’estomac. Maintenant qu’ils étaient loin, la jeune femme était confrontée à la difficulté de la vie en dehors des portes d’Astoria. Des rôdeurs de partout, ce besoin de constamment être en mouvement. Ils ne devaient pas faire de bruit, pour ne pas attirer l’attention. Elle avait vu une troupe entière de rôdeurs, au loin et c’était probablement la première fois en deux ans qu’elle en voyait autant. Ça faisait beaucoup pour la jolie brune qui s’était murée à Astoria pendant tout ce temps. Elle avait presque encore cette sorte d’innocence en elle. Jusqu’à maintenant, elle s’imaginait presque qu’il y avait encore moyen de tous les guérir, mais c’était probablement parce qu’elle n’en avait pas vu de près.

Maintenant que c’était fait, la brune revenait sur ses propos et espérances. Une désillusion de plus, et Jill allait en accumuler d’autres. Ils étaient enfin parvenus à avoir des nouvelles de l’intérieur. Jillian fut si soulagée en entendant la voix de son ancien collègue, Ash. Il semblait avoir pris les choses en main et ça la soulageait. En revanche, ils avaient appris ce que le clan avait fait subir à Octavia. Et ça, la jeune femme avait du mal à digérer. Sans parler de tous les autres morts. Elle avait été forte sur le moment, mais lorsque l’échange s’interrompit, la brune avait senti une boule dans sa gorge se former, et décida de s’isoler, pour encaisser toutes ces mauvaises nouvelles.

Posée non loin, mais un peu à l’écart, la tête entre ses bras. Elle senti des pas s’approcher, et une main se poser sur son épaule. Jillian releva la tête et croisait le regard de son amie. En entendant sa question, elle senti ses yeux s’humidifier et dégluti. « J’arrive pas à croire ce qu’ils ont fait à Octavia… » Dit-elle, en passant nerveusement une main dans ses cheveux. « Comment on peut être aussi cruel ? » se demandait-elle, dépitée.

  Le groupe devait s'éloigner, ils devaient se mettre à l'abri, afin de ne pas être retrouvé par Echo, si jamais certains étaient à leur recherche. Portland n'était pas une bonne idée, trop de rôdeurs, et ce serait le premier lieu où l'on viendrait les chercher. Alors ils continuaient leur marche, sur des routes, dans des bois, des champs, en se faisant les plus discrets possibles. Une fois qu'ils trouvèrent un endroit assez isolé, ils s’arrêtèrent, le moment de souffler un peu, de reprendre leurs forces, et c'est là où un crépitement de radio cassa le silence qui régnait. Quand Ashley raconta tout ce qu'il s'était passé depuis qu'ils sont partis, le coeur de Trish se resserra. Dans sa tête, elle n'avait qu'une envie, revenir à Astoria et tuer tout le clan Echo sans réfléchir. Elle avait cette tristesse mais aussi cette rage à l'intérieur d'elle, qu'elle essayait tant bien que mal de ne garder que pour elle. C'en était trop, elle-même ne savait pas comment elle réussissait à tenir et ne pas se mettre en mode "berzerk". Mais décidément, la raison réussissait à l'emporter jusqu'à maintenant, et c'était tant mieux.
Le groupe se dispersa ensuite, et Trish, après un long soupir, alla rejoindre Jill. Depuis qu'ils sont partis d'Astoria, elle sentait ce besoin de la protéger, sachant qu'elle n'était pas vraiment habituée au monde extérieur, contrairement à la plupart des membres du groupe. Trish, elle, avait passé des mois à l'extérieur avant d'atterrir à Astoria, et puis lors de ses missions, elle se retrouvait de l'autre côté des murs du camp. Posant sa main sur son épaule, elle lui demanda si elle allait bien, même si elle savait très bien que c'était loin d'être le cas.

Moi non plus.. C'est horrible. Je ne peux même pas imaginer l'état de Thomas.

Elle ne comprenait pas non plus. Octavia, cette femme que Trish respectait tellement, malgré leurs différends. Elle avait réussi à construire une maison pour toutes ces personnes, elle ne méritait pas ce sort.

Je ne sais pas. Je ne pensais pas qu'une telle cruauté pouvait exister.

Trish voulait rassurer Jill, elle voulait trouver les bons mots, mais elle-même ne pouvait penser à autre chose, à part cette citation de Sénèque qui disait que toute cruauté venait de faiblesse. La métisse prit place à côté de son amie et, son regard droit devant, elle reprit la parole.

Mais ils vont payer, pour tout ça. On finira par connaître toutes leurs faiblesses, ils nous verront pas arriver.

Trish était confiante, et elle espérait de tout coeur que tout ce plan allait aboutir. Une résistance en interne s'était formé, et elle observait tous les pas et gestes des Echo. Trish savait très bien qu'il devait y en avoir, des gens bien dans ce clan, qui n'avaient juste pas d'autre choix que de les suivre, mais elle savait aussi que tous ceux qui avaient participé, ou encouragé à la mort d'Octavia de la pire façon qu'il soit, allaient en payer le prix.     

Les nouvelles avaient été terribles. Tant de pertes, tant de morts. Elle n’arrivait toujours pas à réaliser ce qu’il se passait – et ce, même s’ils se trouvaient loin des clôtures d’Astoria. Ils étaient partis dans la précipitation, n’avaient pas assistés aux horreurs perpétuées par ces sauvages. Elle ne put s’empêcher d’en être heureuse – parce qu’il fallait avouer qu’elle en avait suffisamment bavé la dernière fois – bien qu’elle fût dévastée de savoir tout ce que ses visages familiers étaient en train de subir. Ça ne rendait pas les choses plus faciles pour l’empathique Jillian. Pour cette raison, elle finit par s’isoler, comme pour se reconcentrer sur l’essentiel, sur leur mission. Il ne faut pas qu’ils se découragent. Ils parviendront à revenir à Astoria pour les sauver de ses terribles assaillants. Trish la rejoint finalement, et évoquait une personne à laquelle Jillian n’avait pas vraiment pensé. Elle hochait la tête, avec compassion.

« C’est clair… » Cela devait être horrible pour ce dernier. Il n’était pas le seul à avoir perdu des membres de sa famille, alors elle ne pouvait que compatir. Toutes les deux sous le choc, elles ne semblaient pas comprendre comment des personnes pouvaient être cruelles. Sa main atterrit sur la sienne, tandis qu’elle arborait toujours cet air abattu. Si elle s’était isolée, c’était probablement également parce que sur le moment, aucune pensée positive émanait d’elle. Une chance que ce ne soit pas le cas de Trish, qui reprit le flambeau. Jillian eut un léger sourire en entendant ses propos. Elle avait l’air confiante, suffisamment pour que Jill approuve.

« J’espère… parce que jusqu’à maintenant, ils ont toujours eu un coup d’avance sur nous. Faut qu’on parvienne à reprendre la main, et leur montrer qu’ils nous ont sous-estimés, qu’on ne se laissera pas faire. » Jillian était triste, mais pas découragée. Elle savait qu’elle ferait tout son possible pour aider. C’était important, ça allait au-delà de leur petite personne. « Ils sont braves, tous ceux qui ont préféré rester. J’suis tellement soulagée qu’ils aillent bien. » Dit-elle, en soupirant. « Avec Ash là bas, j’suis confiance. » Concluait la brune, en reposant son regard sur son amie.

  Oui c'en était trop. Tout ce qu'il s'est passé depuis qu'ils ont quitté le camp était juste atroce. Même maintenant, elle n'arrivait pas à croire que Cora, ou Echo, et les autres membres de son camp qu'Astoria a accueillis à bras ouverts aientt pu jouer d'eux de cette manière. Trish ne l'avait vraiment pas vu venir, tout comme tout le monde finalement. Mais de là à tuer des innocents, à torturer Octavia, devant tout le monde, devant son fils, la laisser mourir de la pire façon qu'il soit, c'était la goutte de plus. Mais cette goutte donnait encore plus de raisons pour qu'ils prennent leur revanche. Trish n'a jamais été rancunière et ne cherchait jamais la vengeance, mais ça c'était dans sa vie d'avant, c'était une autre vie, si lointaine.
Le groupe s'éloignait d'Astoria, histoire de ne pas être retrouvé si Echo les cherchait. Il devait être sûrs d'être à l'abri, prendre des forces et penser à un plan. Avec les communications radio, ils allaient s'entraider avec la résistance en interne, et ils feront tomber ces monstres. C'est d'ailleurs ce que Trish dit à Jill, en serrant sa main contre la suite.

On se laissera pas faire. Plus jamais.

Dit-elle, en serrant la mâchoire avant de reposer son regard sur son amie et acquiescer à sa remarque. Ils étaient braves, c'est clair. Trish ne voulait pas laisser Margot toute seule, et elle ne voulait pas qu'elle quitte le camp, ça aurait été dur dans son état actuel, avec le bébé. C'est la brune qui l'a incitée à sortir, pour mieux revenir après et finalement, même si ce n'était pas facile de se retrouver à l'extérieur, sans assez de provisions, c'était la bonne décision à prendre.

Oui, moi aussi. Ash, Margot, Misia, et tous les autres. Je suis sûre qu'ils pourront tirer le max d'informations en restant discrets. Ce sont des badass.

Reprend Trisha, cette fois avec un petit sourire aux lèvres puis haussa les épaules.

Et puis faut avouer qu'on est des badass aussi, dans notre petit groupe, plein de girl power surtout !

Trish parlait du fait qu'il y ait plus de filles dans leur petit groupe, aussi courageuses l'une que l'autre, la vraie définition de "girl power", et elles se sont retrouvées avec des jeunes hommes sur qui elles pouvaient compter. Le fait qu'ils s'entendaient tous plutôt bien allaient rendre les choses plus faciles. En tout cas, c'est ce que Trish espérait. Elle avait des craintes bien évidemment, elle avait des petits moments de panique qu'elle gardait pour elle, mais surtout elle était très brisée par tout ce qu'il s'est passée. Mais ils étaient là, et ils allaient arranger les choses.

We'll be fine.

Souffla-t-elle, plus pour elle, comme pour lui redonner du courage, de la force, après toute la faiblesse que les mauvaises nouvelles d'aujourd'hui avaient causée.  

Ils étaient tous crevés, physiquement, mais également moralement. L’ignorance, puis la réalité qui les frappaient en pleine tronche. Une grosse claque pour la psychologue qui n’avait jamais imaginé un pareil scénario. Non, ça semblait tellement surréaliste. Astoria sans Octavia Mears, à la merci de ces mercenaires sans pitiés. Et eux, qui avaient fuis, dans l’espoir de revenir en force. Ils s’éloignaient progressivement de Sherwood mais la jeune femme, avait encore du mal à réaliser. Etre optimiste était difficile après de pareilles nouvelles, une chance qu’elle ait Trish. La jolie métisse resserra sa main dans la sienne. « J’espère… on a pas le choix de toute manière, si on y arrive pas, on … » Elle ne termina pas sa phrase, parce qu’elle voulait dire qu’ils mourront, et si dans sa tête, elle avait conscience de cette éventualité, la dire à haute voix était tout autre chose. Bien sûr qu’elle ferait tout son possible pour Astoria, elle avait l’impression que son cœur était d’ailleurs resté là-bas. Cette ville, c’était sa vie, autant d’avant qu’à présent.

Jillian évoquait son ami Ash, en étant soulagée qu’il soit à la tête de cette résistance car elle ne voyait personne d’autre de plus compétent que lui. Il était le bon choix, et était quelqu’un en qui elle avait entièrement confiance. Jill était soulagée d’apprendre qu’il était en sécurité, bien qu’elle n’osait imaginer sa peine suite au décès de sa femme… ou plutôt à son exécution. Jill aurait aimé être présente pour lui, pour le soutenir. La brune acquiesçait aux propos de son amie puis arborait même un petit sourire à sa remarque concernant leur propre groupe.

« Je l’ai toujours dit, on peut se passer des hommes. » Elle rit, ce n’était pas vrai. D’ailleurs, elle jetait un coup d’œil, au loin, où elle apercevait Rory, l’un des hommes qui les accompagnaient. « Non, je plaisante, je suis contente qu’ils soient là, eux aussi. C’est bête, pourtant on a plus de justice, mais d’avoir un policier avec nous, ça me rassure. » Elle haussa les épaules. Elle n’avait pas mentionné Winnie, car quelque chose chez lui la mettait affreusement mal à l’aise. Jill savait que le problème venait d’elle, quelque chose de son passé, que peu de survivants connaissait. C’était physique, elle n’y pouvait rien, malgré le fait qu’il avait tout son respect. Il était un ami d’Ash, et de ce fait, quelqu’un de confiance. Jill posa un instant sa tête contre l’épaule de Trish, en l’entendant s’assurer qu’ils iraient bien. « Il faut. » ajoutait-elle, en soupirant légèrement.

  En effet, ils n'avaient pas le choix que de prendre leur revanche, autrement, ils allaient mourir. Il fallait qu'ils réfléchissent à un plan, un plan parfait, pour pouvoir regagner Astoria et éliminer les Echos. Même si Trish a toujours été contre la violence, elle se dit que devant Echo, elle n'y hésiterait pas. Après tout ce qu'ils ont fait subir à plusieurs membres du camp, à Octavia, c'était impardonnable. Alors elle est confiante, elle devait l'être sinon quel sorte de "leader" serait-elle ? Ils formaient une bonne équipe, à l'extérieur comme à l'intérieur, et c'est comme ça qu'ils allaient vaincre. Trish insista d'ailleurs sur le fait qu'ils soient tous des badass, et avec plein de girl power dans leur petit groupe. La remarque de Jill fit rire la métisse, probablement le premier sourire sincère depuis qu'ils ont quitté Astoria.

Je te comprends, ça me rassure aussi.

Elle n'était qu'étudiante en littérature avant que tout cela ne commence. Rory, lui, était officier de police, et il avait au moins des réflexes qui ont dû bien lui servir depuis le début de l'épidémie. Trish, comme une grande partie des survivants, avait appris sur le tas. Mais contrairement à elle, Jill n'était pas vraiment restée à l'extérieur, alors Trish se montre très protectrice envers elle maintenant. Elle vient d'ailleurs resserrer la main de la brune lorsque celle-ci pose sa tête sur son épaule. Un silence s'installa entre elles pendant quelques minutes. Avec tout le chaos ces derniers jours, un peu de calme faisait du bien. Sauf qu'un grognement vient briser ce silence-là, et sans tarder, Trish se redresse et aperçoit un rôdeur venir vers elles.

On peut vraiment pas avoir de break...

Souffla-t-elle, alors qu'elle posa sa main sur l'étui qui contenant sa machette puis sortir son arme, avant de se retourner vers Jill.

Tu veux t'en occuper ?

Il n'y avait qu'un seul rôdeur, pour l'instant, et Trish se demandait si Jill voulait prendre un peu plus l'habitude d'achever ces morts-vivants. La métisse espérait que ce soit le cas, elle voulait être sûre que Jillian pouvait survivre si jamais elle se retrouvait seule un jour.   

Jillian ne saurait quelle serait sa réaction si elle se trouvait face à un membre du clan Echo. Force était de constater qu’elle n’avait pas voulu de mal, à leur prisonnier. Celui-là était différent, ou du moins ne rentrait pas dans le stéréotype qu’elle s’était faite des autres. Il n’était pas une brute – mais n’était pas en position n’agir de la sorte. Il semblait être quelqu’un de tout à fait normal, à quelques exceptions près. Elle ne saurait le juger dans de pareilles circonstances. Elle savait juste qu’ils se devaient de le garder en vie, et qu’il sera peut être utile par la suite. Jillian était comme Trish, concernant la violence, surtout gratuite. Elle était contre. En revanche, elle différait peut être, lorsqu’il s’agissait de revanche. Jillian se défendrait bien évidemment mais préférerait probablement chasser les individus plutôt que de les tuer. Elle n’a pas envie d’imposer une pareille chose à sa conscience. Elle n’a pas envie de devenir une meurtrière. Jillian n’arrive pas à se mettre en tête qu’ils étaient en guerre, mais qui sait, ça finira peut être par changer ?

La jeune femme acquiesça à ses propos, puis posa sa tête sur son épaule, dans un petit moment de calme avant la tempête. Elle a toujours été très affective, un vrai bisounours, qui aime faire des câlins, et trouver le réconfort – ou en apporter, dans les bras de ses proches. Bien sûr, avec les inconnus, elle a davantage de réserve, d’autant plus s’ils sont des hommes mais Trish n’est loin de tout ça. Finalement, un rôdeur vient gâcher ce moment, et la jeune femme se redressa, en soupirant. Elle ne pouvait qu’être en accord avec son amie sur le moment. Décidemment, ils arrivaient toujours au mauvais moment, ceux-là. « C’est clair… » Comme Trish semblait être déjà prête à attaquer, Jillian resta derrière. Pourtant, contre tout attente, elle se tourna pour lui demander si elle souhaitait s’en occuper. La réponse était non mais Jill savait qu’il fallait bien s’y mettre à un moment ou à un autre. Jillian grimaça en acquiesçant. « Ouais… allez. Faut bien commencer à un moment, right ? » La brune attrapa sa hachette qu’elle avait récupéré dans les bois durant leurs fuites, sans doute appartenait-elle à l’un des bûcherons. Elle s’approcha du rodeur, le dévisageant difficilement. « Sorry dude. » Balançait elle, en l’attaquant de dos, pour viser l’arrière de son crâne. Grimaçante, elle s’y pris à plusieurs fois, et on pouvait y voir tout le dégoût qu’elle ressentait sur son visage. « Ew, ew, ew. »Pouffa-t-elle, les sourcils froncés.

Certes, Trish avait énormément de colère à l'intérieur d'elle en ce moment, comme tout le monde après tout, mais à vrai dire, elle ignorait si, au moment où elle se retrouverait devant le camp Echo, elle pourrait être sans merci. Elle avait toujours été contre la violence, mais d'un côté elle se disait aussi que, s'ils laissaient les Echo s'en aller, qui dit qu'ils n'allaient pas revenir, plus nombreux, plus forts, un jour ? Ils savaient où ils étaient, comment ils fonctionnaient, qui était à la charge d'Astoria. Trish ne savait pas si elle pourrait risquer de revivre la même chose, voire pire. Mais ils n'en étaient pas là, pas encore. Il fallait déjà reprendre des forces, trouver le maximum de munitions possibles et surtout, penser à un plan. C'est clair que les nouvelles d'aujourd'hui pouvaient facilement miner leur humeur, voire les décourager, mais il ne fallait absolument pas qu'ils baissent les bras. Cependant, ils avaient bien besoin d'un peu de temps pour digérer tout ça, et s'isoler en compagnie de Jillian et se redonner du courage, permettait à Trish de garder la tête haute, de retrouver si ce n'est qu'une once de son optimisme habituel.
Ce petit moment de silence était plutôt agréable, Trish prit une profonde inspiration, avant qu'un rôdeur ne vienne interrompre ce moment. La métisse, sans réfléchir, sortir son arme de son étui, avant de se retourner vers son amie, lui demandant si elle voulait s'en occuper. C'était plutôt, et indirectement, un encouragement à le faire. En effet, il fallait bien commencer à un moment, question à laquelle Trish acquiesça. Jill, non sans afficher une mine dégoûtée, finit par bien se débrouiller. La Simmons sortit un mouchoir de sa poche et le tendit à son amie pour qu'elle s'essuie les mains. Tuer un rôdeur n'était jamais charmant, et sans traces.

On devrait y retourner.

Dit-elle, alors qu'elle commençait à s'avancer doucement pour rejoindre le groupe. Tout le monde était abasourdi par les mauvaises nouvelles, et il fallait qu'ils restent unis, qu'ils s'encouragent l'un et l'autre pour arriver à leurs objectifs.

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