Sujet: nothing's gonna hurt you baby (FB winnie) (pg-18) Jeu 20 Avr - 18:02
pg-18, not safe for all audiences : avertissement, c'est pas pour les jeunes ce RP. Il est en effet question d’infanticide dans ce RP, donc ça peut être choquant. Je ne le cautionne nullement, cela va sans dire. Vous êtes prévenus.
lle tressaille, Imogen, face à son ouvrage macabre. Elle inspire longuement, souffle lentement, réprime les frissons d’horreur qui parcourent tout son corps, ravale les reflux de dégoût d’elle-même. Elle voudrait frapper le mur derrière elle, de sa main valide : le frapper jusqu’à ce que ça saigne, jusqu’à ce que ça casse, jusqu’à ce qu’elle ne puisse plus jamais utiliser cette putain de main. C’est cette main, la meurtrière. Celle qui s’est serrée sur des cous fins qu’elle couvrait autrefois d’une caresse affectueuse, de baisers magiques pour faire s’en aller les cauchemars.
Un à un, les souffles se sont arrêtés.
C’est cette main qui a mis une dose presque létale de somnifères dans le biberon de Bartholomew, dans les jus de fruits d’Elizabeth et de Margaret. Cette main qui a frôlé une dernière fois leurs fronts d’enfants endormis. Elle a pas osé les tuer avec des médicaments : pour une trafiquante de drogues, une overdose, ç’aurait pourtant été dans le ton, mais non. Ç’aurait peut-être été plus rapide, ou moins traumatisant, remarquez. Oui, mais, elle se serait demandé si ça avait vraiment marché. Là, au moins, à avoir veillé à ce que leurs souffles se tarissent et à ce qu’ils expirent tous les trois, elle sait. Elle sait que c’est fait. Qu’ils ne se réveilleront pas. Qu’ils ne survivront pas à cette journée là, et qu’ils ne se relèveront pas.
Elle tremble, Imogen. Les doigts de la main assassine sont cramponnés contre les barreaux du berceau de Bart et elle s’y accroche pour rester debout, pour tenir le coup, la bile au bord des lèvres et le cœur battant à tout rompre.
Infanticides. Trois. Ça la marque au fer rouge des souffrances silencieuses.
Elle n’avait pas le choix, elle s’assène, pour essayer de réprimer cette envie de se foutre en l’air, là, maintenant. Elle avait pas le choix, ils pouvaient pas survivre dans cette merde qu’est devenu le monde. Elle aurait pas pu leur trouver de médicaments, leur trouver assez de nourriture. Elle y a cru, un peu, c’est bien pour ça qu’elle a foutu les voiles du Texas et qu’elle a roulé à fond la caisse jusqu’à la ferme d’Oncle Winnie.
Ils allaient bien à ce moment-là : ils étaient normaux. Elizabeth avait un livre -un génie, cette gamine de cinq ans, déjà capable de déchiffrer plusieurs mots, d’écrire son nom -si long, si compliqué-, d’écrire celui de sa maman. Avec un dessin pour Winnie, sur lequel elle avait écrit aussi son nom à lui. Le dessin, il est sur le frigo, dans la cuisine. Imo est pas sûre qu’elle aurait dû laisser Lizzie le lui donner. Margaret parlait bébé, à tue-tête, décrivant tout ce qu’elle voyait. Bartholomew hurlait, parce qu’il avait fait caca, ou qu’il avait faim, ou qu’il avait perdu sa tototte. Ils vivaient.
« PUTAIN ! », qu’elle jure, sans avoir peur de les réveiller de leur sieste. Et elle poursuit, tout aussi lyrique, et se fichant bien de savoir si on pouvait l’entendre dans ce trou du Colorado : « PUTAIN, PUTAIN, PUTAIN, BORDEL DE MERDE, PUTAIN ! » La chaise d’enfant qui est à portée de main -portée de crochet- valdingue et est envoyée se briser contre le mur tandis que Hook se détourne des corps inertes dans leurs petits lits d’enfants, pour contempler Winnie qui a accouru à ses cris.
Elle en mène pas large. Et elle répète, ce qu’elle fait tourner en boucle dans sa tête : « J’avais pas le choix… », avec la voix qui se brise et la volonté d’une mère désormais orpheline de ses enfants, endeuillée, meurtrière. Ils auraient pas pu survivre à l’apocalypse, et elle aurait pas pu survivre, elle-même, en craignant constamment pour leurs vies d’enfants. Elle cherche, chez l’autre, un éclat de compréhension, de compassion, quelque chose qui lui permette de se reconstruire, un tant soit peu, après ce sentiment de dévastation. Mais elle a peur aussi, un peu, peur du regard de Winnie, et elle revient vers les enfants, ses enfants, et déglutit péniblement, un haut-le-cœur qui la prend aux tripes, fait tout remonter tandis qu’elle se penche vers le sol. Le parquet en est pour ses frais, souillé par une mixture immonde, jaune et verdâtre, nauséabonde de surcroît. Elle regarde la flaque, cille, essaie de respirer, et rebelote. Elle aurait pas dû faire ça. Elle va devoir apprendre à vivre avec, ou ne plus jamais en parler, ne plus jamais y penser. Ses yeux restent figés sur le vomi par terre, tout plutôt que de voir les vivants et les morts. Au bord de ses lèvres, une litanie, murmurée, saccadée, sanglotée, un « putainputainputain » qui ne s’arrête pas, alors qu’elle tremble et se fait bouffer par ses regrets d’infanticide.
Winnie Rosen
member / settler of astoria
INSCRIPTION : 17/03/2017 MESSAGES : 69 IDENTITÉ : fern. FACECLAIM : shia labeouf. MULTILINKS : alf et lili. POINTS : 359ANCIEN MÉTIER : ancien camionneur ; il a traversé les routes des usa pendant des années, transportant parfois certaines choses illicites, avant de se poser en campagne, avec son champ de cannabis. PLACE DANS LE CAMP : l'homme aux légumes, autrefois ; il fait maintenant parti des astoriens fugitifs à l'extérieur du campement. ARME DE PRÉDILECTION : un couteau suisse qu'il ne lâche jamais, ainsi qu'une arme qu'il porte à sa taille, volé sur la dépouille d'un flic, un fusil de chasse et sa chère et tendre serfouette, trouvée récemment. ÂGE : trente et un an.
( walker survival guide )
≡ last man standing jokers: 1 inventaire: son remington 870, un gun de flic, un couteau suisse, des chaussettes trouées, un slip sale, une cocotte de weed, des clopes trop humides pour être fumés, une bouteille d'alcool au goût merdique, presque vide, et des élastiques pour sa tresse de licorne.
Sujet: Re: nothing's gonna hurt you baby (FB winnie) (pg-18) Ven 21 Avr - 1:24
Le silence plane, dans la vieille demeure ; à sa manière, du moins. Les planches grincent sous les pas du vieux cabot, et le vent hurle au travers des fenêtres usées. Le bruit l'apaise, un peu ; occupe ses pensées, du moins. Sa carcasse est abandonnée sur le canapé depuis plusieurs minutes déjà, et ses pensées sont prises au piège par les paroles débiles d'un animateur possédant une bonne gueule mais un cerveau certainement inexistant. Qu'importe ; Winnie en profite, pour le temps qu'il le peut. Une part de lui sait que l'électricité sera certainement coupée dans les prochains jours - ou heures, au pire - tout comme l'eau. Le bain est plein, comme preuve, et des chaudières traînent un peu partout dans la demeure, en prévention des conneries à venir. Imogen le dévisage, depuis quelques jours. Les paroles restent muettes à ses lèvres, mais il sait bien à quoi elle pense ; ils ne peuvent pas rester ici plus longtemps. Les jours sont comptés, à entendre ce qu'ils peuvent à la radio, aux infos, et la mort peut se frayer un chemin n'importe où. Ils ne bougent pas, pourtant ; pour les enfants, certainement. Les mots restent muets pour eux également. Pour pas les effrayer, pour ne pas les faire pleurer. Bien que le dernier ne cesse de le faire, pleurer. Les dents doivent pousser, peut-être bien. Ou alors, il a mal au ventre. Les raisons sont trop nombreuses. Peut-être qu'il sait, aussi ; les enfants en bas âge ont ce troisième oeil, après tout. C'est ce qu'il a toujours cru. L'oeil commence à être lourd ; l'homme se gratte le ventre d'une main paresseuse, le regard se perdant un peu, tandis que l'animateur parle avec une vieille dame à propos du prix qu'elle vient de gagner. Un voyage à cuba - qui en voudrait ? la mort y est certainement aussi, déjà - et qu'elle pleure de joie. Et puis, il entend. Il entend le cri, le hurlement. Le coeur qui se déchire au point que la voix se casse. L'homme sursaute, tombe presque en bas du canapé, tandis que le coeur rate quelques battements. - Imogen ? Il gronde d'un ton puissant, les pieds maladroits et l'esprit encore un peu endormi. Ses doigts s'emparent de la carabine, posée contre le mur, avant qu'il n'accourt pour la rejoindre. Il imagine le pire, déjà. Il imagine la Mort dans la demeure et les enfants hurlant de douleur. Il imagine la pauvre mère - la salope de mère, mais mère tout de même - essayant de sauver ses bambins au puéril de sa vie. Il imagine bien des choses, tout, peut-être, sauf cela. Sauf cela, oui. Il stoppe son pas dans l’embrasure de la porte, incapable de comprendre ce qui se passe. Ce qui s'est passé. Les paroles d'Imogen lui parviennent et l'aident peut-être à réaliser la portée la chose - la réalité morbide qui le frappe soudain - tandis qu'il reste là, incapable de bouger, simplement vêtu d'un boxer troué sur la fesse gauche et d'un t-shirt de radiohead ayant connu de meilleurs jours. Le regard tremble, comme ses mains, comme ses bras, son corps entier, et se pose sur les enfants endormis. Endormis La gorge se serre et le regard se voile une seconde, une éternité, avant qu'il ne traverse la pièce tandis que la folle de mère vomit contre le parquet. Ses jambes s'accrochent dans la chaise massacrée et il tombe presque sur le lit de Margaret tandis que ses doigts, tremblants, tellement tremblants, hésitent avant de caresser le visage de la gamine. Elle semble sereine. - Maggie ? Il la secoue, doucement. Essaie de la réveiller. Maggie, bébé, réveille toi. La voix se noue et les larmes lui brouillent la vue. Il la secoue, plus fort, renifle péniblement - morve peut-être - avant de jurer. La seconde suivante, il essaie de faire pareil avec Elizabeth, mais elle semble aussi sereine et elle est aussi tiède, mais pourtant vide. Vide et morte. Un hoquet l'accable et il serre les poings une seconde, avant d'aller vers le dernier. Le petit, petit dernier. Il ose à peine le toucher, en vérité. Il ose à peine l'effleurer et pourtant, dés qu'il le fait, c'est pour le prendre dans ses bras et cette fois-ci, chialer pour de bon. Les larmes coulent et le souffle se brise, tandis qu'il serre le bambin contre son torse au point de lui briser les os, une main contre son crane - si fragile, le crane, putain. Si, si fragile. Il ne sait pas, Winnie, combien de temps il serre l'enfant dans ses bras. Imogen n'a pas bougé, dans tous les cas. Elle est encore là, immobile, face à son propre vomi, des mots entre les lèvres. Winnie la dévisage, les larmes devenues silencieuses, contre ses joues, simplement échouées. Il la dévisage, posant le bambin dans son lit, avant de se lever. - Tu peux me dire à quoi tu pensais ? La voix est basse, et pourtant, on peut entendre chaque minime miette de colère qui s'en détachent. Le bruit lointain du tonnerre, avant l'éclair ; - Dis moi , HEIN ? qu'il hurle, essentiellement le dernier mot, du moins, ses doigts agrippant le bras d'Imogen, ses doigts s'enfonçant dans sa chair qui devient blanche, sous le toucher trop puissant. Il cherche son regard, Winnie, et qu'importe s'il a fumé, quelques minutes plus tôt, à peine. Il n'est pas calme, il ne peut pas l'être. Il serre son bras et cherche son regard, furieux, enragé, triste, surtout. Triste, brisé. Il répète ses mots et n'entend aucune réponse, la tristesse grandissant encore, comme sa folie. Il ne comprend pas grand chose, si ce n'est que son genou glisse dans la flaque au sol, tandis que son corps s'écrase contre celui d'Imogen qui se trouve allongée contre le sol. Et ses doigts. Ses doigts, d'eux-même, qui font prendre place autour du cou de la belle - belle et cruelle, belle et folle, mais plus mère - et qu'il serre. Il serre le pauvre cou et demande, encore, fou ; - HEIN ?
Sujet: Re: nothing's gonna hurt you baby (FB winnie) (pg-18) Dim 7 Mai - 1:02
Elle ne l’a pas regardé, elle l’a simplement entendu tandis qu’il secouait les corps, quelque part entre la brume qui l’avait séparée un instant de l’horreur dont elle était l’autrice. Les hauts-le-cœur passent, lentement, et peut-être qu’elle pourrait l’entendre pleurer ces enfants qui étaient comme une petite famille pour cet oncle improvisé. Peut-être qu’elle pourrait sentir sa peine, le fait qu’il reste une victime de cet infanticide qui est encore vivant, abandonné par ces gosses, éploré et loin de comprendre un tel geste insensé. Mais Imogen fixe la flaque de vomi, et les seuls sons qu’elle perçoit sont ceux qu’elle chuinte presque, ce hoquet et cette supplique, comme si quelqu’un allait l’entendre et lui permettre de revenir en arrière, avant qu’elle mette un sédatif dans leurs boissons, avant qu’elle ne serre sa main valide sur leurs cous fragiles et si fins, si frêles, marqués désormais de traces rouges laissées par ses doigts qui ne peuvent plus rien tenir pour l’heure. Nouveau haut-le-cœur qui la prend, et elle continue de se vider, et il apparaît bientôt sous son visage, dans son champ de vision. Le tonnerre gronde dans le ton de l’homme et elle sait, elle sait qu’il n’approuve pas, elle sait qu’il ne comprend pas, elle sait qu’il ne lui pardonnera pas. Bouche béante, lèvres tremblantes, glotte fébrile, la mère sans enfants secoue la tête de gauche à droite alors qu’il exige d’avoir une explication, elle hoquette, vulnérable, impardonnable, alors qu’il s’approche et hurle soudainement, et saisit son bras, et serre, serre si fort qu’elle couine.
Elle couine, Hook. Alors que non, normalement, elle ne couine pas, elle ne montre nulle faiblesse, nul point de rupture, jamais. Pas dans ses habitudes. Mais c’est pas dans ses habitudes non plus d’être en plein chaos apocalyptique, avec trois morts sur la conscience, de celles qu’elle n’arrivera pas à effacer de sitôt, qu’elle n’osera pas effacer de sitôt, consciente de sa responsabilité éternelle.
Et puis il poursuit, en exigeant une réponse, et elle ne la lui donne pas, secouant toujours la tête de gauche à droite, hoquetant, toussant, ne disant mot, la gorge nouée, la bile au bord des lèvres, l’œil brillant, l’œil humide, l’œil trempé. Tristesse partagée, peine immense. Il peut bien hurler jusqu’à plus soif, personne ne viendra, personne n’interviendra, aucune puissance divine pour les sauver de cette cruelle situation. Et ils glissent, et les mains de Winnie remontent du bras jusqu’au cou de cygne d’Imogen qui n’a plus beaucoup de souffle alors qu’il resserre la prise. Bloquée sous lui, l’échine et les cheveux souillés de vomi, elle pourrait suffoquer, suffoquer alors qu’on lui demande une raison, une explication, une justification. Elle quête de l’air là où il n’y en a plus, s’affole, la respiration chuintante, les yeux presque révulsés, injectés de sang là où ils étaient déjà rouges de ses pleurs.
« VAS-Y PUTAIN, VAS-Y ! », l’encourage-t-elle, d’une voix bien plus faible que ce qu’elle voudrait, étranglée par la pression sur sa gorge. Elle l’implore, de ses yeux d’un bleu ou noir, sombres, perdus, noyés dans la douleur de la compréhension de son action, de l’incompréhension de son action. Mais elle suffoque, et elle a finalement un réflexe. Réflexe de lâche. Réflexe de femme qui n’en a pas fini avec cette putain de vie.
Elle cogne, de son crochet en métal, l’épaule de l’ours fait homme, pour qu’il la lâche, pour qu’il la relâche, pour qu’elle puisse aspirer de grandes goulées d’air à s’en saouler, à tousser et à cracher ses poumons, le souffle sifflant de la miraculée, qui roule dans son vomi, sans se soucier de son apparence, sans se soucier de rien, et qui se remet sur pieds, titubante.
Et le regard se pose sur les lits qui ne gigotent pas, les couettes immobiles, les corps inertes. Elle s’appuie contre le mur derrière elle, les bras serrés contre son buste, et elle balbutie ses raisons, sans vraiment savoir s’il l’entendra. Qu’elle ne pouvait pas supporter de leur faire vivre une situation pareille : trois enfants en bas-âge en plein chaos apocalyptique, ça ne pourra pas comprendre ce qu’il se passe, ça ne pourra pas survivre bien longtemps, et s’ils sont malades, et s’ils se font mordre, et si elle est contrainte à en abandonner un pour sauver les deux autres, à en abattre un pour sauver les autres, à les abattre tous face à une marée de zombies, et si… et si. Les lèvres tremblent tandis qu’elle expose tout cela, flot de mots qui tournaient dans son esprit depuis quelques jours, incertitudes qu’elle avait refusé de lui divulguer. Elle relève les yeux vers Winnie et parle encore : « J’suis pas conne au point de te demander de me pardonner, j’suis pas capable de le faire moi-même alors ça sert à rien de perdre du temps là-dessus, ça sert à rien de… de… » Les lèvres tremblent, et elle se tait, les yeux qui se sont posés sur le berceau de Bart, et la pointe de la culpabilité qui s’enfonce lentement dans son cœur, profondément, toujours plus profondément.
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Sujet: Re: nothing's gonna hurt you baby (FB winnie) (pg-18)