DARCY ➸ Et la lune devient le rêve du soleil.

the killer within

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(i) Battements de cœur qui s’égarent quand tu penses à eux, quand tu revois leurs visages. Tu es le premier né d’une fratrie de six enfants, non, tu étais. Alexandre et Célestine, jumeaux de vingt-cinq ans. Mathieu de vingt ans, César de dix-sept ans et Mathilde de quatorze ans. Le cœur meurtri par ces pertes bien trop brutales, bien trop horribles. Tu as vu ceux-ci mourir les uns après les autres, tombant entre les mains de ces morts. Tu étouffes sous la culpabilité, sous les cauchemars. Depuis, tu te tais, tu souffres en silence car tu aurais dû les protéger davantage. (ii) La connaissance, la lecture. Choses qui te tiennes en vie, la tête hors de l’eau. Tu aimes t’instruire, partager cette connaissance que tu as acquis avec les années. Pour toi, la culture générale est une chose qu’on ne doit cesser de transmettre. L’histoire est semée de réponses, de solutions parfois subtiles à des questions qui peuvent paraître impossibles à résoudre. (iii) Si ton physique ne laisse pas indifférent, tu n’as jamais aimé qu’on te juge sur celui-ci. Très rapidement, tu as tenté de te différencier de diverses façons, souhaitant qu’on voie en toi plus qu’un homme au corps attirant. (iv) La violence est une chose que tu préféreras éviter, comme on tourne le dos à une sensation déplaisante. Pourtant, tu n’hésiteras pas à prêter mains fortes aux plus faibles, cherchant la discussion plutôt que la bagarre mais ne te laissant pas faire pour autant. Si frapper n’est pas une solution, si tuer te répugne, parfois cela s’avère nécessaire pour la survie de chacun. (v) Ton passé est une souffrance perpétuelle que tu aimerais oublier, dont tu cherches à enterrer les souvenirs sans jamais y parvenir. Conséquences de ce renfermement sur toi-même, tu ne parles que rarement de ta vie d’autrefois. Cauchemars divers qui hantent tes nuits, il n’est pas rare que la violence de tes émotions te fasse trembler sous tes draps. (vi) L’amour est une chose que tu n’as jamais réellement connu, ni même éprouvé. Non pas par envie ni même par soucis, mais juste par manque de temps. Tu n’as jamais trouvé chaussure à ton pied et pour toi, trouver la bonne personne est sûrement assez important. Néanmoins, tu as déjà eu quelques relations qui n’ont jamais durées bien longtemps, étant assez exigeant à l’époque et sûrement trop focalisé sur cette famille qui n’est plus. (vii)Tu t’es retrouvé coincé ici lorsque l’épidémie c’est déclenché, étant en vacances dans la ferme d’amis de tes parents. Depuis, tu n’as jamais plus vu Londres, espérant néanmoins avoir un jour la possibilité de revoir cette ville merveilleuse.

weekly appointment

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≡ qui étiez-vous avant que l'épidémie se déclenche ? Qui j’étais ? Je dirais un homme assez ordinaire, peut-être trop d’ailleurs. J’enseignais à l’Université de Londres, aux premières années. J’habitais dans la ferme familiale avec mes parents et mes cinq frères et sœurs, on a toujours été très proches les uns des autres…enfin, nous l’étions avant qu’ils…bref. Je n’ai jamais eu de soucis avec la justice, à part quelques soirées bien arrosées quand j’étais jeune, mais je ne pense pas que cela soit un problème vu que je ne bois plus depuis bien longtemps. J’étais un Londonien de ce qu’il y a de plus normal, sauf peut-être que je ne buvais pas de thé…oui je sais, c’est carrément considéré comme un crime pour quelqu’un qui vient de Londres.
≡ comment avez-vous changé depuis le début ? Je ne sais pas trop quoi vous répondre. L’épidémie à changer pas mal de choses en moi, notamment mon caractère et mon envie de survivre. J’ai également pas mal grandis et surtout, j’ai appris à apprécier les petites choses, aussi infimes soient-elle, que la vie pouvait m’offrir. J’ai appris à me débrouiller, à faire appel à mon imagination. Mais j’ai également appris à me méfier des autres, de leur comportement. L’humain est instable de nature, je m’en suis malheureusement vite rendu compte. Alors, à présent, je suis sur mes gardes.
≡ combien de rôdeurs avez-vous tué ? combien d'humains ? pourquoi ? - Silence pesant – Je…j’ai tué beaucoup de rôdeurs, quelques fois des êtres que j’aimais mais, dans un sens, ils étaient déjà morts. J’ai tué un seul humain et, sincèrement, je ne le regrette pas. C’était lors d’une sortie avec ma petite sœur de quatorze ans, ils nous ont bloqués la route alors que nous cherchions de quoi nous nourrir. Ils…ils étaient deux…Ils ont crus que j’étais inoffensif sûrement, mais l’un des deux à amener ma sœur à l’écart dans les buissons. Celui qui était avec moi c’est fait attaquer par un rôdeur, le second, je m’en suis occupé moi-même…je suis arrivé trop tard, elle est morte deux jours plus tard d’une infection suite à plusieurs blessures faite par ce monstre.
≡ qu'attendez-vous d'astoria ? Un endroit sécurisant, un lieu où je pourrais aller de l’avant, tenter de me reconstruire d’une certaine façon. J’aimerais juste avancer et ne plus regarder derrière moi, pouvoir dormir sans craindre de me réveiller en étant confronter à un danger quelconque. J’aimerais juste recommencer à vivre.
≡ qui avez-vous perdu ? Tout le monde…Mes parents en premier, alors qu’ils cherchaient de quoi manger. Ensuite mes frères et sœurs ont suivis rapidement, des accidents, des rôdeurs. J’ai dû en abattre trois de mes propres mains, alors qu’ils étaient devenus comme eux. Je n’ai plus personne. Ni amis, ni famille, ni connaissance.
≡ quel(s) espoir(s) vous reste-t-il ? L’espoir…Voilà bien longtemps que je n’ai pas pensé à demain, à ce que je pourrais espérer de l’avenir. Bien sûr, comme beaucoup, j’aimerais qu’on trouve un moyen de laisser les morts ben…mort…Mais surtout, j’aimerais retrouver une vie plus ou moins normal, parce que oui, la normalité me manque même si je sais qu’au final, elle n’existera plus vraiment.