( flares )

Invité Invité ( walker survival guide )

flares

Did you lose what won't return? Did you love but never learn ? The fire's out but still it burns, and no one cares, there's no one there. But did you see the flares in the sky?

Wes et Aden sont sortis. Tu es seule, égarée dans l'immensité de cette cuisine faiblement éclairée par quelques vieux chandeliers, un potage aux légumes sur le feu, le balai dans les mains. Tu chasses la poussière des lieux distraitement, t'évadant dans tes pensées. Tes souvenirs se raccrochent à quelques mélodies qui t'entraînent dans une chorégraphie hasardeuse, oscillant entre la danse du robot et l'imitation grotesque de ces cadavres qui foulent dorénavant chaque parcelle de ce monde. Tu oublies ce qui t'entourent l'espace d'un instant, happée par tes songes. Pourtant, une brève œillade en direction de ta soupe lâchement abandonnée te raccroche bien vite à la réalité. À la manière d'une héroïne de comics, tu t'élances en direction de ton repas et le sauve in-extrémis. Un peu plus et tu te retrouvais à manger une infâme bouillie. Tu te prépares un bol, dérobant dans la foulée un bonbon au miel que tu prends plaisir à faire fondre entre ton palet et ta langue. Tu t'adosses au plan de travail central de la cuisine, armé de ce copieux repas, le regard figé dans le vide, songeant aux distractions du passé.

Puis le retentissement strident de la sonnette t'extirpe de tes pensées. Tu fronces les sourcils, t'approchant prudemment de ta porte et jetant un œil discret par-delà le judas. Ren. Ton cœur rate un battement. Tu lui ouvres. Tiens t'es là toi ? Lâches-tu, pleine de cynisme. Tu laisses la porte ouverte pour qu'il entre, t'éloignant de l'entrée pour mieux revenir t'appuyer sur l'un des comptoirs de la cuisine. Qu'est-ce qui t’amène ? Tu t'es souvenu que t'avais une sœur ? Tu ne mâches pas tes mots. Tu es profondément en colère contre lui.

Invité Invité ( walker survival guide )

for all those times i took care of you

Dans la vie Ren n'était sûr que de deux choses. Il était sûr de sa fiancée, des sentiments qu'il éprouvait à son égard, certain qu'elle était la femme de sa vie. Et puis il était persuadé d'avoir toujours tout fait pour rendre l'existence de sa sœur meilleure. Pendant des années, sous le joug d'un père alcoolique et autoritaire, Ren avait pris les coups à la place de Marley. Sur son corps les vestiges, quelques cicatrices de bouteilles que l'on avaient brisées sur son corps d'adolescent. Et si c'était à refaire l'ancien avocat le refait sans hésiter. L'épidémie était apparue alors que Dylan et lui s'étaient octroyés des vacances afin de fêter leur fiançailles, au retour le monde était recouvert de cendres. Plus de Marley, plus de maison.

Les mains dans les poches il s'était enfoncé à travers Astoria, avait salué de la main quelques habitants, tout en souriant. Sur le perron d'une maison Ren s'était arrêté, les bras ballants contre ses flancs. Trop de temps était passé depuis sa dernière visite, trop d'eau avait coulée sous les ponts. Il dépose son doigt contre le bouton de la sonnette, et il attends. C'est fou comme les secondes se transforment en minutes, comme le temps se fait long quand on repousse les choses. Elle passa sa tête brune dans entrebâillement de la porte, le dévisage un peu. Tiens t'es là toi ? Ren fronce les sourcils, avale sa salive avec difficultés. Il y à pas mal de soucis depuis que la fratrie Stonebridge s'est réunie. L'homme n'en croyait pas ses yeux et à bien failli s'évanouir quand la silhouette de sa jeune sœur s'est dessinée devant ses yeux. C'est à la fois son miracle et son fardeau. Ren franchi le pas, s'arrête dans le salon, le dos tourné à Marley.

Qu'est-ce qui t’amène ? Tu t'es souvenu que t'avais une sœur ? C'est trop, ça le brûle. Les mots qu'elle lui adresse le déchire, le tourmente. « A ce que je sache t'es pas passé me voir non plus, non ? » Ren voudrait la prendre dans ses bras mais le regard qu'elle lui jette le transperce, le font s'arrêter net. « Je voulais voir si tout allait bien, vu l'accueil je peux dire que t'es toujours la même. » Les mots de l'homme sont durs, il les regrettent mais ne veut pas se plier sous le poids des reproches de sa jeune sœur. Tant de fois il l'a crue morte, il pensait sans doute que les choses seraient différentes maintenant. Rien n'a changé, il reste un adolescent prostré sous les coups.