green gardens are not what's growing in my psychee (cain)

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 green gardens are not what's growing in my psychee (cain)

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Javier Escobar
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Javier Escobar
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STATUT CIVIL : divorcé, sans enfants, mais il considérait ceux de sa femme comme les siens, et ils lui manquent beaucoup.
ANCIEN MÉTIER : cuistot dans un petit resto mexicain à Portland
PLACE DANS LE CAMP : technicien en gestion de conservation
ARME DE PRÉDILECTION : n'importe quelle arme blanche, pour le reste, il ne sait pas viser
ÂGE : trente-huit ans


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MessageSujet: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptySam 15 Oct - 18:33

Il avait du dormir trois heures grand maximum. Il avait la gorge irritée en se réveillant. Il devait avoir crié dans son sommeil, une fois de plus. A croire que le repos était un luxe qu'il ne pouvait plus s'offrir, même les yeux fermés. Il espérait ne pas avoir réveillé les autres en cauchemardant. Il se sentait terriblement coupable d'embêter les autres avec ses problèmes de santé mentale à la dérive. Surtout cet homme, il lui semblait avoir entendu son nom, Cain. Il avait l'air de ne pas apprécier du tout cette mise en quarantaine, comme si c'était une offense à ce qu'il était, à ce qu'il représentait. Cullen se disait que l'homme au crâne rasé, comme tous les autres dans ce dortoir, devait en avoir marre de cet allumé qui criait dans son sommeil, et il le comprenait.

Il quitta son lit alors que la nuit était encore noire et entra dans la salle de bain. Bobby était assis à l'extérieur, devant la porte, et montait la garde. Cullen se fit une toilette de chat puis fixa son reflet dans le miroir sale et fendu au dessus du lavabo. Il n'arrivait plus à se réhabituer à la sensation d'un visage propre et rasé. Cela lui donnait un air presque normal, presque comme... avant. Presque, car maintenant, ses yeux étaient soulignés par de grosses cernes noires, et ses traits étaient tiré par son angoisse constante. Il n'était plus que l'ombre de l'homme qu'il avait jadis été. Soudain, il aperçut un rôdeur derrière sa propre réflexion, et lorsqu'il se retourna, il compris que c'était le cadavre de sa femme qui se tenait devant lui. Elle produisait des bruits qui n'étaient pas humains, et son regard était vitreux, son visage décharné. Il ferma les yeux et martela dans son esprit les mêmes mots en boucle comme un disque rayé. Tu n'es pas réelle. Tu n'es pas réelle. Tu n'es pas réelle. Lorsque ses paupières s'ouvrirent à nouveau, elle avait disparu. Il passa une main tremblante sur son front et sortit de la salle de bain pour se rendre dans le salon de la maison avec son golden retriever. Il avait demandé la veille une brosse à l'un des membres du personnel de la quarantaine, c'était la première demande qu'il avait faite depuis qu'il était arrivé, et sans doute la seule pour un bon moment. Cullen souhaitait se faire le plus petit possible et ne pas déranger plus de gens qu'il ne le faisait déjà. Il se mit donc à brosser son chien, qui lui aussi, avait souffert d'une vie rustre et sauvage pendant plusieurs semaines. Cet exercice se révéla plutôt relaxant, et peu de choses avaient cet effet sur Cullen dernièrement. Bobby, lui aussi, semblait apprécier ce moment de détente presque normal avec son maître. Il s'avéra que les nœuds étaient plus nombreux que ce à quoi il s'attendait, et Cullen ne vit pas le temps passer, ni le soleil se lever, ni la personne qui avait fini par entrer dans le salon. Ce fut Bobby qui quitta sa place pour aller renifler les jambes du nouveau venu qui lui permit de s'en rendre compte. Il ramassa le tas de poils qu'il avait amassé et se redressa. « Bonjour, il est gentil, il veut juste dire bonjour. » C'était cet homme au crâne rasé du dortoir. Il n'avait pas vraiment l'air d'avoir peur du chien. A vrai dire, il semblait être du genre à n'avoir peur de rien. Pas comme Cullen. « J'espère que je n'ai pas trop fait de bruit, cette nuit. Je suis désolé, je crois que je vais demander à dormir sur le canapé à l'avenir... » Cela se voyait sur le visage du garde forestier que tout cela l'embêtait vraiment. Il avait perdu l'habitude de dormir avec autre chose que son chien et la clarté de la lune. Bobby revint à ses pieds et glissa sa tête sous la main de son maître, qui lui sourit faiblement.
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Mason Sullivan
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STATUT CIVIL : Son cœur appartient au Seigneur. Il appartient aussi à une femme mais seule la concernée le sait.
ANCIEN MÉTIER : Il était aumônier militaire. Prêtre et militaire donc.
PLACE DANS LE CAMP : Pasteur. La place lui était toute attribuée et ce dès son arrivée au camp. Il aurait pu mettre ses autres capacités au service du camp mais même si on lui avait proposé, il aurait très probablement dit non. Aujourd'hui, l'arrivée d'Echo l'a obligé à accepter de faire autre chose en plus et il a finalement été désigné comme "homme à tout faire".
ARME DE PRÉDILECTION : Sa foi, mais quand elle ne suffit pas, son Sig Sauer P226 fait l'affaire.
ÂGE : 36 années passées sur cette planète mais physiquement, il est difficile de deviner son âge : il fait à la fois plus vieux et plus jeune, un véritable paradoxe à lui tout seul.


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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyMer 26 Oct - 16:31



Ce n’est pas moi cette fois qui me retrouve réveillé par un cauchemar. Allons bon, on ne me la fait pas à moi : s’il se réveille de cette façon, en criant, c’est forcément un cauchemar. On ne se réveille pas en sursaut et en hurlant quand on fait un rêve agréable. Tout juste réveillé, je jette un coup d’œil à la silhouette que je perçois se lever et sortir du dortoir. Une fois qu’il est sorti, je me frotte le visage et me tourne sur le côté, espérant réussir à regagner le sommeil. Pas qu’il soit forcément sympathique mon sommeil depuis quelques jours mais bon, mieux vaut dormir quand même. C’est la quarantaine, j’en suis sûr. Je suis là depuis trop longtemps, mon cerveau commence à ne plus supporter cet enfermement et ça fait remonter des choses très désagréables. Trop désagréables. A travers des rêves ou, plus exactement, à travers des cauchemars. Je ne peux nier ressentir une pointe de crainte à chaque fois que je ferme les yeux pour trouver le sommeil : qu’est-ce qui va me tomber sur le coin du nez ? Durant cette fin de nuit, rien de bien spécial. Un sommeil sans cauchemar et sans rêve. Un sommeil comblé de néant en réalité. Ou alors, si je rêve, je ne m’en souviens pas quand j’ouvre les yeux. Je me redresse dans mon lit, regarde autour de moi, voit Cecil qui dort toujours, d’autres qui dorment toujours aussi, un lit est vide : il n’est pas revenu se coucher. Je soupire et me redresse, fais un détour par la salle de bain non sans m’arrêter brièvement devant la fenêtre avant d’y aller. Je regarde l’extérieur avec envie. Je suis revenu ici parce que je n’en pouvais plus de la solitude et de survivre à l’extérieur, entre autres, mais maintenant, je donnerais tout pour y retourner tellement cette quarantaine me pèse.

Quand je sors de la salle de bain, la maison est très calme. Les autres doivent encore dormir. Cela se confirme lorsque je passe la porte du salon parce qu’il n’y a personne d’autre que le type de cette nuit. Le type des cauchemars. Le type au chien. Cullen. J’ai retenu les prénoms de mes co détenus même si je ne me mélange pas trop. Pas le temps de dire ou faire quoi que ce soit que son chien fonce jusqu’à moi pour me renifler les jambes. Je baisse mon regard sur l’animal et l’observe en silence alors qu’il remue la queue. J’entends Cullen me saluer avant de m’affirmer que le chien est gentil et qu’il veut juste dire bonjour. Je me mets rapidement à genoux, tends les mains vers le chien pour qu’il les renifle histoire qu’il se fasse à mon odeur : c’est le minimum avant de tenter le moindre rapprochement. Je glisse finalement mes mains dans les poils du chien et le caresse au niveau du col et alors qu’il se colle à moi, un sourire s’affiche sur mes lèvres. J’aime les animaux. J’ai beau être un connard, puisque c’est ce qui se dit, j’aime les animaux oui. Les humains aussi. Certains. Cullen s’excuse alors du bruit qu’il a pu faire cette nuit avant d’ajouter qu’il va demander à dormir sur le canapé. Je relève mon regard vers lui tout en continuant de papouiller le chien qui finalement m’échappe pour retourner auprès de son maître. J’en profite pour me relever. Cullen m’adresse un faible sourire, il semble vraiment gêné.

« Y’a pas de mal. » je termine par lui dire en m’approchant doucement. « On a tous des moments difficiles. Tu vas pas t’imposer de dormir sur le canapé alors que tu peux profiter d’un bon lit. J’ai réussi à me rendormir cette nuit et les autres dorment encore alors c’est pas si chiant que tu peux le croire. »

Je m’assois finalement sur un fauteuil. Mon regard se perd un instant sur la main de Cullen. Ce n’est pas la première fois que l’alliance attire mon œil. Et à chaque fois qu’elle attire mon œil, je ne peux m’empêcher de tripoter la mienne d’alliance qui trône aussi à mon doigt. Je relève mon regard vers son visage.

« C’est quoi qui te fait hurler comme ça la nuit ? »

Ou comment mettre les pieds dans le plat sans aucun tact. Je suis pas connu pour en avoir en même temps… Au moins, je m’intéresse, on ne peut pas me le reprocher.



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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyVen 28 Oct - 16:38

Cullen avait perdu tout comportement naturel et spontané en société. Lui qui avait passé des années à se montrer fort, lui qui avait été d’une empathie sans limites par le passé, à rassurer ceux qui s’étaient perdus en forêt, ceux qui avaient échappé de près ou de loin à une attaque d’ours. On avait toujours dit de lui qu’il savait s’y prendre avec les autres. C’était pour ça qu’il avait fini par être nommé chief park ranger, car il avait été un homme qui savait mêler rigueur et humanité avec brio. Tout cela paraissait tellement loin désormais, et il n’était plus capable de se sentir en sécurité où que ce soit. Toujours alerte, il était attentif au moindre des mouvements des gens qu’il croisait à la quarantaine, comme s’ils allaient le poignarder une fois qu’il aurait le dos tourné. La peur, c’était un sentiment constant chez lui à présent, sans doute celui qui le maintenait en vie. C’était pour cette raison qu’il ne quittait plus Cain des yeux depuis qu’il était apparu dans la pièce. Il n’avait tout bonnement plus confiance en rien dans ce monde détruit. Il se rappela subitement les bandits qui avaient failli tuer son chien, une fois. Il réalisa que Cain tenait Bobby dans ses mains et son pouls s'emballa quelque peu. « Il ne lui fera aucun mal, tu le sais. » Le regard de Cullen se posa sur sa femme, debout dans un coin de la salle, qui souriait tendrement. Il reporta rapidement son attention sur le nouveau venu, il ne pouvait pas se permettre de passer pour un fou, mais il ne lutta pas non plus contre cette hallucination. Anna était humaine cette fois-ci, et sa présence avait quelque chose de rassurant. Il lui suffisait juste de ne pas la regarder directement. Cain lui fit remarquer que ce n’était pas parce qu’il faisait du bruit qui devrait se passer d’un lit, et qu’il n’était pas aussi dérangeant qu’il ne le pensait. « A vrai dire, même un canapé, c’est du grand luxe, pour moi. Ca fait des mois que je dors par terre. Comme beaucoup de monde ici, je présume. » Il rit doucement, d’un rire sans joie.


Cullen suivit le regard de Cain, et devina qu’il s’était arrêté sur sa main, plus précisément sur son alliance. Il se sentit encore plus mal à l’aise que d’habitude. Parce que finalement, il ne se sentait jamais vraiment à l’aise. La question de Cain, brute de décoffrage, le fit carrément paniquer. Il ne s’attendait pas à quelque chose d’aussi direct, même s’il ignorait ce qu’il aurait pu dire d’autre, finalement. Il avait juste envie de s’enfuir en courant, là maintenant, et il avait dû devenir blanc comme un linge. Il sentait son coeur cogner contre sa cage thoracique. Oh, rien du tout, juste les visions de la famille que j’ai perdue, décharnée et les tripes à l’air. Non vraiment, ça va très bien, merci. Je deviens taré, je vois des gens qui sont morts, mais je me porte plutôt bien. Je suis anxieux en permanence, j’ai l’impression que mon coeur va me lâcher d’un moment à l’autre à force d’être en surrégime en continu et… Non, il ne pouvait pas lui dire tout ça. Il regarda Anna, puis Bobby, et se rappela qu’il n’était pas seul. « Je… fais des cauchemars. » Comme la plupart des gens, désormais. Il se rendit compte que ce n’était pas très précis. « J’ai vu… beaucoup de choses, dehors. J’ai du mal à m’en défaire. » ajouta-t-il en baissant la tête pour regarder ses mains tandis qu’il jouait avec son alliance. La question était, avait-il vraiment envie de s’en défaire? Les visions, et même les cauchemars, étaient les seuls moyens qu’il avait de voir sa famille. Il avait depuis longtemps perdu toutes les photos de sa femme et de sa fille, et il avait terriblement peur d’oublier leur visage. On avait grandement sous-estimé le pouvoir de la photographie, lorsque le monde allait encore bien. La mémoire n’était pas quelque chose de précis, et celle de Cullen était malade, par ailleurs. Elle était clairsemée de trous noirs, depuis la mort de celles qui avaient été toute sa vie. Il ignorait ce qu’il avait pu faire à certains moments, et il se disait que son subconscient tentait vicieusement de lui rappeler ces moments à travers ses cauchemars.
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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyVen 4 Nov - 21:15



Se contenter d’un canapé quand on peut avoir un lit ? Je suis étonné mais pas moins admiratif, en quelque sorte. C’est juste que de voir que des personnes sont encore capables de se contenter du strict minimum me rassumre. Cela me parle parce que j’en suis moi aussi capable. Honnêtement je pourrais même dormir par terre si j’avais simplement un toit au-dessus de la tête et l’assurance d’être un minimum en sécurité. Astoria, c’est du grand luxe oui, il a tout à fait raison. Lui au moins s’en rend compte. Lui est conscient de sa chance comme moi je suis conscient de ma chance alors que d’autres prennent tout ça pour acquis… Beaucoup de personnes, à Astoria, n’ont jamais connu la vie extérieure, ils ne savent pas ce que c’est. Faire des raids de ravitaillement est une chose, vivre ou plutôt survivre à l’extérieur en est une autre. Lui il le sait. Moi je le sais. D’autres le savent aussi. Ceux en quarantaine à n’en pas douter. Nous sommes dans la réalité contrairement à certains. C’est cette réalité à laquelle j’ai confronté de force certains membres de la communauté. J’en ai parfaitement conscience à présent, que je les ai forcés. Et j’ai surtout conscience que ce n’était pas aussi nécessaire que je le croyais. J’essaye cependant de ne pas trop y penser pour éviter que cela ne me ronge de trop. J’essaye seulement, pour le moment ce n’est pas véritablement une réussite.
 
J’observe Cullen, son alliance, puis lui, son visage, son regard. Son regard qui va de moi à son chien puis à… Je ne sais pas quoi. Il me semble que quelque chose attire son attention mais nous sommes seuls dans la pièce. Etrange. Il termine par reprendre la parole, je le sens hésitant. En même temps il a de quoi l’être vu que j’y suis allé très franco. Peut-être trop. Il m’explique qu’il fait des cauchemars. Je ne réponds rien. C’est entendu ça, qu’il fait des cauchemars. Ce qui m’intéresse c’est de savoir ce qui le ronge à ce point-là, ce qui le hante au point de le réveiller toutes les nuits. Moi, je sais ce qui me réveille. Est-ce qu’il a fait lui aussi des choses qu’il regrette ? Non pas fait : vu visiblement puisque c’est le mot qu’il choisit d’employer et il ne doit pas l’employer à la légère. Il dit qu’il a du mal à se défaire de ce qu’il a vu en baissant la tête. Je vois ses doits jouer avec son alliance, je me crispe jetant alors un coup d’œil à la mienne. May est morte depuis un moment maintenant mais ça fait encore mal. Je pense que cela fera toujours mal. Même si un jour je parviens à surmonter, même si je parviens à avancer, ce dont je doute sincèrement, cela fera toujours mal. Je laisse échapper un soupir et me redresse pour finalement m’approcher de la fenêtre et jeter un coup d’œil au dehors. Ce dehors qui me manque tellement…
 
« On a tous vu des choses horribles. » je termine par lui dire d’un ton neutre, un peu las. « Fait aussi des choses horribles. » j’ajoute, honnête.
 
Je ne sais pas lui mais moi, j’ai les mains sâles.
 
« Mais ça ira mieux. » je lui dis en me tournant vers lui. Je ne respire pas la joie de vivre ni la stabilité, j’en suis conscient. Je ne suis même pas le mieux placé pour lui dire ça, et pourtant… « En étant ici, ça ira mieux. Cet endroit aide. J’ai déjà vécu ici. » j’ajoute histoire qu’il ne se demande pas comment je peux affirmer de telles choses. « Je te dis pas que tu vas retrouver celui que tu étais avant parce que ce que t’as vu, ça sera toujours là. » Je tapote sur le coin de ma tempe. Oui, ce qu’il a vu sera toujours dans sa tête, mais… « Mais je pense que tu pourras te trouver ta place ici et que ça t’aidera. »
 
J’ai bien envie d’ajouter un « pas comme moi » mais je me retiens. Pas envie de parler de ça. Pas maintenant. Peut-être jamais. Je l’observe en silence un instant et j’hésite un instant.
 
Juste un instant.
 
« C’est elle dans tes cauchemars ? » je lui demande en désignant sa main gauche et donc son alliance du menton.

De la curiosité mal placée et malsaine ? Pas du tout. C’est juste… Il sait. Sa femme est morte. Il connaît cette douleur. Enfin, visiblement, il la connait et moi, égoistement, j’ai besoin d’en être certain, j’ai besoin de savoir.

Savoir qu’on pourra partager au moins « ça ».




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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyLun 14 Nov - 17:30

A le voir, Cullen se dit qu’il comprend. Il a le regard de quelqu’un qui a beaucoup perdu, lui aussi. Quelqu’un qui lui aussi, n’a pas la conscience tranquille. Il déclare qu’il a même fait des choses horribles, et l’espace d’un instant, la curiosité de Blackwood est piquée, mais il préfère ne pas poser de questions. Il faut se montrer lisse, ne pas provoquer de remous. Il n’aimerait pas laisser passer cette chance d’être enfin en sécurité parce qu’il se serait mêlé de ce qui ne le regarde pas. Et puis, c’est aussi une question de respect. Ce sont des choses dont on doit parler lorsqu’on se sent prêt, pas parce qu’on y est forcé. Il déglutit sans le quitter des yeux. Cain finit par se tourner vers lui et lui assurer que ça ira mieux. Il avait envie de rire, d’un rire amer qui laisse échapper les derniers espoirs. Comment pouvait-il le savoir? Il lui donna la réponse avant même qu’il n’ait posé la question. Parce qu’il avait déjà vécu ici. Il ajoute que ce que le quarantenaire avait vu, ça restera ancré dans son esprit jusqu’à la fin. Il s’en doute un peu, finalement. Ce ne sont pas des images qu’on peut effacer, elles sont gravées à jamais dans ses paupières, et il les verra à chaque fois qu’il fermera les yeux. Sa dernière phrase lui fait hocher la tête. « C’est aussi ce que je pense. Je pense que cette communauté ne peut me faire que du bien. J’ai trop longtemps été tout seul, même si Bobby a toujours été là, ce n’est pas facile d’avoir une conversation avec un chien. » Le chien, qui a entendu son nom, redresse la tête et fixe son maître en remuant la queue, appréciant toujours d’être au centre de l’attention. Cullen avait trop agit comme un animal, au cours de ces derniers mois, et retrouver un semblant d’humanité n’était pas si mal. « C’est pour ça que j’essaye de déranger le moins possible. Je tiens vraiment à rester ici. Je ne veux plus retourner… dehors. » Il a murmuré ce dernier mot comme si le fait de le dire suffisait à attirer les rôdeurs jusqu’à lui. Il frotte son bras gauche avec sa main droite et regarde par la fenêtre.


« C’est elle dans tes cauchemars ? » Apparemment, le sens du respect n’est pas le même que le sien chez Cain. La question lui fait mal. La sensation est semblable à une main glacée venue refermer sa prise autour de son coeur. Un frisson remonte le long de son échine. Son visage se tord dans une grimace, juste le temps d’une fraction de secondes. Son regard fuit l’autre homme. Le silence, s’il ne dure que quelques secondes, est lourd et chargé. L’ancien ranger est tenté de mettre fin à la conversation, ici et maintenant. Il pourrait juste s’emmurer dans le silence et s’en aller. Mais non, Cullen finit par reprendre, piteusement, un peu de contenance. « Oui. Elle, et ma fille aussi. » dit-il d’une voix tremblante. Elles sont toujours là, le visage pustulant, le regard vitreux, les vêtements sales, à courir après lui au milieu de la forêt. Peu importe à quelle vitesse il fuit, elles finissent toujours par le rattraper. Lucy a toujours les tripes à l’air, comme lorsqu’il l’a vue mourir, et c’était sans doute ça le pire. Il n’arrive pas à retirer cette vue de son esprit. Elle y est imprimée, marquée au fer rouge. On ne devrait pas avoir à voir l’intérieur de ses enfants, ni de qui que ce soit, sauf si on est chirurgien bien sûr. Cullen s’est perdu, il a le regard dans le vague depuis quelques instants, les remous du deuil mal entamé s’écrasant sans relâche sur son être. Il finit par refaire surface. Il sourit à Bobby qui a commencé à chouiner en sentant que son maître était parti trop loin. Il lui tapote doucement la tête. « Ce chien, c’est tout ce qu’il me reste. C’était celui de Lucy, elle avait fait un caprice pour qu’on lui en achète un. On n’a jamais regretté cette décision. » Ca fait du bien de parler d’elle comme quelque chose de vivant et non un cadavre qui refuse de mourir. Même si se replonger dans le passé le fait toujours autant souffrir, ce sera toujours moins douloureux que de se repasser en boucle la scène d’horreur qu’il a vécue. Il faut parfois savoir tirer de la satisfaction des plus petites victoires, et c’est comme cela qu’on arrive à avancer, petit à petit.
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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyJeu 22 Déc - 17:07



J'y vais peut-être trop fort. Peut-être que je devrais prendre davantage de gants pour parler de ça avec lui alors qu'on ne connaît presque pas, alors qu'il semble très fragile encore. Ce n'est malheureusement pas mon genre. Quoiqu'avec Cecil je sois capable de prendre des gants et d'y aller avec davantage de prudence et de délicatesse mais là, pour le coup, je n'en montre absolument aucune de délicatesse. J'y vais franchement, trop franchement car je vois le visage de Cullen se tordre dans une grimace pendant quelques secondes et pendant ce petit moment, je regrette d'avoir demandé. Je ne suis pas un type parfait, ça je le sais, mais je ne suis pas du genre à me réjouir du malheur des autres. Et de son malheur, à lui, en particulier. Il termine par reprendre un visage qu'on peut qualifier de « normal » au vu de la conversation et c'est là que la vérité tombe : implacable, insupportable. Il a perdu sa femme et sa fille aussi. Mon cœur de père se serre quand je l'entends m'avouer ça. Peu importe qu'on ait perdu un enfant ou plusieurs enfants : la douleur est la même, à n'en pas douter. Quand je voulais partager ma douleur d'avoir perdu ma femme, je n'avais pas idée qu'il s'agissait aussi de partager la douleur d'avoir perdu un enfant. Et pourtant... Je vois le regard de Cullen se perdre dans le vide et je ne dis rien car je sais... Je sais ce qu'il se passe là dans sa tête ou, en tout cas, je le devine. Je le devine car il doit probablement se passer la même chose que dans la mienne : il doit les revoir. Il doit revoir ce moment où il a tout perdu. Je sais que moi, en cet instant, je revois également. Je les revois tous.

Je revois surtout Billy.
Mon dernier garçon à avoir perdu la vie.

A travers les images du passé, je vois Cullen revenir, je perçois en tout cas qu'il refais surface car son regard cesse d'être voilé. Il sourit même en caressant le chien. Un animal qui a son importance comme il ne manque pas de me l'expliquer. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire à l'évocation de sa fille. Ce genre de moments... Les demandes, les caprices... Ce sont des souvenirs que l'on ne peut que chérir, auxquels on ne peut que s'accrocher. Et, comme je l'avais pensé, cela ne peut que nous rapprocher lui et moi, bien que semblions diamétralement opposés, il y a cette perte qui nous rapproche inévitablement. Ce sentiment de « savoir ».

« Jenny aussi adorait les animaux. » je termine par lui dire, d'une voix teintée d'une chaleur à laquelle peu de gens ont eu droit. « Nous avons eu deux chiens et trois chats. » j'ajoute finalement, des images plus agréables que celles auxquelles je suis habitué me revenant en mémoire : les moments agréables passés en famille quand nous étions tous ensemble.

C'est étrange, de repenser aux bons moments quand on a été habitué à ne penser qu'au pire. Et malheureusement, le pire revient toujours. C'est le cas maintenant.

« Nous n'avions déjà plus nos chiens quand on a dû partir. Les enfants ont voulu emmener les chats mais ils ont fini par s'enfuir. Billy a beaucoup pleuré. »

Mon regard se détourne de Cullen et voilà que le sourire se fane pour faire place à la douleur, à l'horreur. J'ouvre la bouche, la referme, restant ainsi muet pendant quelques instants. Parce que penser au bonheur ça renvoie finalement au malheur. Parce que penser à tout ce qu'on avait ça renvoie finalement à tout ce qu'on a perdu. Il me faut quelques instants pour reporter mon regard sur Cullen.

J'ai mal bordel.

« Je suis désolé. » je parviens à lui dire. Banal, certes, mais qu'est-ce que je pourrais bien lui dire d'autre ? Je le suis sincèrement. Certaines familles ont été épargnées, d'autre pas du tout. Lui, comme moi, fait partie de la seconde catégorie. « Pour ta femme et pour ta fille. Je suis désolé. » Je marque un silence. J'hésite. « Est-ce que... » Je déglutis. « Est-ce que ça fait longtemps ? »

Je n'ajoute pas « qu'elles sont mortes » parce qu'en toute honnêteté, je n'ai pas le cœur à prononcer ces mots. Et peut-être que ma question va lui faire mal comme ses questions à lui, s'il en a, risquent de me faire mal, mais peut-être que ça nous aidera.

Qui sait ?



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STATUT CIVIL : divorcé, sans enfants, mais il considérait ceux de sa femme comme les siens, et ils lui manquent beaucoup.
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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyMer 4 Jan - 23:49

Cullen ne pensait pas qu'il aurait pu avoir quelque chose en commun avec un homme comme Cain. C'était le genre de personne qu'il préfèrait éviter, trop direct, trop imposant, à l'opposé de son caractère calme et en retrait. Il avait tendance à laisser ces gens là prendre les devants, alors qu'avant l'épidémie, il n'aurait pas hésité à mettre son grain de sel si c'était justifié. Mais le quarantenaire était désormais bien loin du chief park ranger respecté qu'il avait un jour été. La peur, la faim, la mort et la souffrance étaient passés par là. Il aimerait tellement retrouver la personne qu'il était avant la fin de tout, parce qu'il aurait parfaitement su se débrouiller dans ce nouveau monde, alors que Cullen fournissait une bien piètre performance.

La discussion repartit sur les chiens, et plus généralement sur les animaux. Cain lui parla d'une Jenny. Il devina sans mal qu'il devait s'agir de sa propre fille. Il parlait d'elle au passé, le temps de la douleur, des souvenirs, de ce qui avait été et n'était plus. L'autre homme lui raconta les animaux qu'il avait eu chez lui, et Cullen eut un autre sourire triste. « Nous aurions voulu en avoir plus. Nous allions acheter des poules, mais... nous n'avons pas eu le temps. » Il baissa le regard sur son chien. Cain parla du départ, et mentionna un autre prénom, Billy, qui semblait aussi douloureux que le premier. Il se rappelait parfaitement le moment où il avait fallu quitter la maison. Ils avaient été persuadés qu'ils pourraient échapper à l'épidémie en partant vers l'ouest, et pourquoi pas trouver une île sur la côte. Ils avaient été aveugles et naïfs. Pas assez conscients du danger. Surtout Cullen, qui pourtant avait fait preuve de beaucoup de prudence. Mais il avait fallu que la faim s'en mêle, et c'était comme cela qu'il les avait perdues, parce qu'il avait voulu partir chasser. Il entendait encore leurs cris au milieu des arbres, et ça le déchirait toujours comme si c'était la première fois.

Je suis désolé. Ces trois mots lui prenaient les tripes et la gorge. Il aurait peut-être pleuré, dans une autre vie. Mais cela faisait une éternité qu'il n'avait pas été capable de verser la moindre larme. Pourtant, il savait que ce serait un soulagement. Il ne pouvait juste pas. Les pleurs menaient au relâchement qui menait à la faiblesse et à la vulnérabilité. Dans un monde aussi hostile que celui-ci, il ne pouvait pas se le permettre. Contre son gré, son corps s'était mis en mode survie, et il n'était pas certain d'en sortir un jour, même dans un endroit aussi sécuritaire qu'Astoria. « Merci. » répondit-il d'une voix étranglée. Il s'éclaircit la gorge et laissa son regard azuré divaguer par la fenêtre. Cain posa la question fatidique, et Cullen se mit à fixer ses mains. Le problème, c'était qu'il ne connaissait pas la réponse à cette interrogation. Sa mémoire, comme presque tout son psyché, était défectueuse. Il y avait des trous, des vides qu'il ne savait pas comment combler. Au bout de quelques secondes de silence, ses yeux finirent par retrouver ceux de l'autre survivant. « Je ne sais pas. » avoua-t-il. « Quelques semaines? Quelques mois? » Il haussa les épaules. Il avait l'expression de quelqu'un d'affreusement déboussolé. « J'ai perdu la notion du temps, là dehors. » Il avait perdu bien plus que ça, il avait perdu son humanité, et la raison. Il avait perdu son intégrité. Il avait perdu son âme. Il était devenu animal pour rester en vie. Il était difficile de l'imaginer empli d'une rage désespérée au milieu d'une horde de rôdeurs quand on le voyait si fragile. Cullen savait qu'il avait un monstre à l'intérieur, il espérait juste qu'il pourrait le garder caché le plus longtemps possible.

La main de Cullen revint vers son alliance, comme mue d'une volonté qui lui était propre. Un nouveau silence s'installa, seulement dérangés par les halètements du chien. Cullen hésitait à poser une question, il essayait de trouver un moyen de causer le moins de mal, même si ça semblait inévitable. « Tu as de la famille, ici? » finit-il par demander doucement. Il avait peur que la réponse soit négative, mais au fond, il se doutait que ce serait le cas.
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ANCIEN MÉTIER : Il était aumônier militaire. Prêtre et militaire donc.
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ARME DE PRÉDILECTION : Sa foi, mais quand elle ne suffit pas, son Sig Sauer P226 fait l'affaire.
ÂGE : 36 années passées sur cette planète mais physiquement, il est difficile de deviner son âge : il fait à la fois plus vieux et plus jeune, un véritable paradoxe à lui tout seul.


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MessageSujet: Re: green gardens are not what's growing in my psychee (cain)   green gardens are not what's growing in my psychee (cain) EmptyLun 9 Jan - 18:41



C'est silencieux que j'observe Cullen alors que je laisse ma question faire son chemin dans son esprit. Et moi, de mon côté, je repense à ce qu'il a dit, à ce « nous n'avons pas eu le temps ». C'est comme moi et les miens : nous n'avons pas eu le temps non plus. Personne n'a eu le temps... L'arrivée de cette épidémie a coupé d'un coup sec et net le fil de nos vies et on n'a pas eu d'autre choix que de faire avec. Aucun d'entre nous n'a eu le choix. A mon « Je suis désolé. » il me souffle un « Merci. » d'une voix étranglée par l'émotion. Cette émotion-là, il n'a pas d'autre choix que de faire avec, que d'y faire face. Je comprends l'émotion, je comprends la douleur, et je sais qu'il lui faudra du temps, beaucoup de temps. La mort, bien que faisant partie de la vie, est une étape à laquelle ceux qui restent sont confrontés dans la douleur et aujourd'hui, à notre époque, cette épreuve est encore pire parce que les morts sont soudaines, violentes, brutales, cruelles. Elles sont donc bien plus difficiles à supporter. Moi, en tout cas, même en tant que croyant et pratiquant, j'ai eu du mal à les supporter. Je sais que les âmes de miens sont en paix mais leurs corps ont tellement souffert avant de mourir... Je chasse cette image et cette pensée d'un bref mouvement de la tête alors que Cullen m'avoue qu'il ne sait pas. Quoi ? Je reporte mon regard sur lui et il me faut quelques instants pour me souvenir de la question que je lui ai posée : depuis combien de temps a-t-il perdu les siens ? Il est incapable de me répondre. Des semaines. Ou des mois. Il ne sait pas. Il me dit avoir perdu la notion du temps dehors. Je l'observe sans rien dire. J'aurais sans doute perdu la notion du temps moi aussi si je n'avais pas pris la peine de compter chaque jour depuis le début de tout ceci. Je ne sais pas vraiment pourquoi je le fais mais je le fais.

Je doute jamais cesser de le faire.

Du coin de l'oeil, je vois la main de Cullen s'en retourner une nouvelle fois vers son alliance et pendant une seconde je me demande si je fais pareil. Je me demande si, sans m'en rendre compte, je touche ainsi à mon alliance au quotidien. Parfois je sens le geste, je le fais volontairement mais je me demande si parfois le geste ne se fait pas machinalement sans même que je ne le réalise. Il me demande alors si j'ai de la famille ici et mes yeux quitte sa main pour se reporter vers son visage. Mon cœur se serre à la dite question et à la réponse qui va franchir mes lèvres. Je laisse échapper un bref soupir et secoue négativement la tête de droite à gauche.

« Non. » je termine par dire tout bas. « J'ai perdu tout le monde avant d'arriver ici la première fois. » j'ajoute ensuite d'une voix plus nouée.

Je détourne le regard, soudain happé par les souvenirs : Tyler qui s'en va, la mort de Kate, la mort de Jenny puis la mort de Billy. Et moi qui suis toujours en vie. On se demande bien pourquoi. Parce que je suis croyant, je n'ai pas voulu commettre l'impardonnable. Je ferme les yeux, prends une profonde inspiration et fais craquer ma nuque avant de rouvrir les yeux pour reporter mon attention sur Cullen. Je l'observe en silence et plus je l'observe, plus je vois ce que je ne suis pas. La douleur on la partage, c'est vrai. L'horreur, on la partage également. Mais lui... Un sourire teinté de résignation s'affiche sur mes lèvres.

« Faut pas t'inquiéter. Tu vas trouver ta place ici. » je lui dis soudain. J'ai conscience que ça vient de nulle part mais ça vient, c'est comme ça. « Tu vas la trouver. T'as l'air d'être un mec bien. » Je dis qu'il en a l'air mais je suis persuadé qu'il n'en a pas seulement l'air. Oh lui aussi a sans doute commis des actes innommables à l'extérieur, on a tous fait des choses innommables mais il dégage quelque chose de bon. Pas comme moi. Certains diraient que le fait d'en avoir conscience c'est déjà bien. Moi je ne dirais pas ça. Mon visage se ferme, se fait plus dur, bien malgré moi. « Pas moi. » je lui dis avec plus de dureté. « On va... » Je plisse les yeux. « On va probablement te dire certains choses à mon sujet. Faut que tu saches que tout est vrai. » Je ne rentre pas dans les détails : je ne doute pas que certains prendront plaisir à le faire. « Mais si tu pouvais garder en tête cette conversation qu'on vient d'avoir, si tu pouvais repenser à ça et t'accrocher à cette image de moi, j'apprécierais. J'ai encore quelques amis ici mais plus beaucoup. Je sais que repartir de zéro avec ces gens-là n'est pas possible mais avec d'autres personnes... »

Je m'arrête au milieu de ma phrase. Je ne comprends absolument pas ce qui me passe par la tête. Moi qui aime rester dans mon coin. Moi qui jusqu'à présent a refusé de me mêler aux autres de la quarantaine voilà que j'en suis presque à quémander à Cullen une potentielle amitié ? Faut croire que je perds la tête.

« Je vais te laisser tranquille. » je termine par dire en me relevant. « Si jamais t'as besoin de parler... » j'ajoute finalement, d'une voix moins assurée.

C'est pas parce que je suis à côté de mes pompes que je ne suis pas sincère : s'il a besoin, je peux tendre l'oreille et l'écouter.



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