I was a great dreamer of day dreams. (dante)

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La mine joyeuse, joueuse aussi comme à son habitude, un sourire jusqu'aux oreilles, c'est ainsi qu'Irina retrouvait son frère ainé de retour d'une mission humanitaire dans l'ouest de l'Afrique. Cela faisait six mois qu'ils ne s'étaient pas vus, depuis qu'elle l'avait déjà amené au même endroit et c'est avec un bon impressionnant qu'elle lui sautait dans les bras. "Regardes moi cette bouille, c'est celle de quand tu viens de faire une bêtise et que tu es fier de toi." "je suis fier de moi et pour les bêtises, bon tu me connais..." "toi alors ..." Elle lui ébouriffait les cheveux comme à son habitude et ils pouvaient ensuite repartir bras dessus, bras dessous. " Je suis fier de toi tu sais et ça se voit que tu adores ce que tu fais. Par contre, il faudra que tu m'expliques comment tu fais pour aller sauver le monde, alors que tu confonds encore les courgettes et les concombres, que tu es incapables de ranger ton propre appartement et qu'en plus de ça tu te perds dix fois par jour." "ça s'appelle le talent. Et je sais faire la différence entre les deux, faut juste que je goûte pour ça. Si je crache, ça veut dire courgette, si je mange, ça veut dire concombre." L’œil roublard de Dante parlait pour lui et sa sœur, personne dont il était le plus proche dans la vie était plus qu'heureuse de le retrouver. Sans savoir l'un comme l'autre qu'il partageait sans doute quelques-uns des derniers moment de bonheur à venir.

6 mars 2015
Sur la route, 40km au nord de san fransisco.

Au milieu de la panique, cela faisait une vingtaine de minutes que Dante, sa soeur, Irina et William un ami à eux venaient de quitter la ville, plus ou moins chamboulés. "Regardez, on dirait qu'un couple fait du stop." "Dante non." Il n'écoutait pas, Dans une voiture il y avait cinq places, ils étaient trois, c'était dans la nature bienveillante, plus fort que lui de s'arrêter. "Dante écoutes ta soeur, tu n'as pas encore comprit depuis tout à l'heure qu'on ne peut faire confiance à personne ? Dois-je te rappeler ce qu'on a vu à cisco? " On aurait pu lui dire n'importe quoi, il allait s'arrêter de toute façon, avec un sourire accueillant. "Bon sang. Pourquoi c'est toi qui a le volant..." Sa soeur venait de se crisper en s'enfonçant dans son siège, William poussait un soupir, lui aussi tendu, mais Dante sortait déjà de la voiture pour aller se présenter.

Tout se passa en quelques secondes, peut-être plus, Dante n'en savait rien avec le violent coup qu'il avait pris dans le nez, provoquant un sévère saignement. Alors qu'il sentait une arme pointée sur sa tempe, quelqu'un qui le tenait par derrière, il distinguait faiblement Irina et William être forcé de quitter la voiture. Quelques instants plus tard, le véhicule s'en allait en trombe, le début des vrais ennuis, de la vraie galère pouvait commencer. Pourtant, cet instant n'avait pas encore entamé la confiance que Dante pouvait avoir en l'être humain. Malgré tout ce que pouvait lui faire entendre ses deux compagnons.



"Regardez-moi ça. On va se trouver un véhicule, vous allez voir." Après la troisième voiture qui venait de leurs lâcher, l'oeil pétillant de Dante, malgré leurs journées, leurs semaines, leurs mois de galère était sans doute le seul réconfort d'Irina sa soeur, alors que William lui, n'en pouvait clairement plus. "C'est une ville fantôme où on va rencontrer des morts encore. Arrêtes d'espérer." "Il y a quelqu'un ?"

Un homme, visiblement seul venait d’apparaître au coin d'une rue alors qu'ils exploraient le début de la ville. Le regard de Dante s'illumina "Ça alors ... Regardez ! " Sa sœur accrocha son bras et se rapprocha de lui comme pour se protéger. Le pauvre William lui, n'eut pas le temps de réagir. Un bruit sourd venait de retentir de derrière eux et une balle s'était logée en plein dans son crâne. Le cri horrifié d'Irina ne couvrait pas les pas pressés de plusieurs personnes qui se précipitaient vers eux, ce fut l'heure de la fuite. Pour ça, ils devaient passer par l'homme qui était en face d'eux et d'un réflexe étonnant, Dante lui logea une balle en pleine poitrine. Au cours de cette course, les deux frangins furent séparés. Le jeune homme avait l'impression d'avoir couru des heures avant de se rendre compte qu'il était seul et qu'il n'y avait plus personne autour de lui. "Irina ? IRINA ? " Rien. Des jours durant, il refaisait le parcours, revenait sur ses pas, repartait dans d'autres directions autour du lieu de départ, il n'y avait plus personne, si ce n'était le corps inerte de William qui lui provoqua quelques larmes lorsqu'il fit le point sur ce qu'il s'était passé, assis à côté de lui. Pour la première fois, Dante n'avait pas la lueur joyeuse qui caractérisait son regard, il se sentait coupable, perdu et sa confiance en l'autre venait de prendre un énorme coup.

12 mars 2016
Dieu ne sait où. Petite ville inconnue, toujours plus au nord.

"Viens à moi, petit sac à dos." Parler tout seul ? C'était devenu une habitude pour Dante. Depuis quand était-il en train de marcher ? Où était-il ? Il n'en savait rien. La solitude et l'instinct de survie était à présent exacerbé chez lui. Il venait de repérer un petit sac-à-dos coincé, niché sur une façade, au deuxième étage d'un bâtiment et bien sûr, il avait décidé d'aller le déloger. Petite pause dans sa ballade sans fin. Ce qu'il cherchait dedans ? N'importe quoi. De la nourriture en priorité. Il pouvait le sentir du bout de ses doigts, il avait presque réussit, mais la fatigue entraînait un manque de concentration et lorsque son pied se déroba, se fut une chute qui lui semblait promise. "Outch" Le petit cri qu'il venait d'émettre n'était rien comparé au craquement morbide que venait de faire son épaule qui avait amorti le choc. Une chose était sûre, elle était brisée, au mieux. Il n'arrivait pas à se relever, pétrifié par la douleur vive qu'il ressentait." Rouaahaa" Le bruit d'un "mort bizarre", comme il les appelait depuis le début et par la provenance des sons, il n'y en avait pas qu'un, dans un effort surhumain, il parvint à se retourner pour se mettre sur le dos. De son seul bras actif, il attrapa un poignard, seule arme qui lui restait désormais, mais sa priorité c'était de s'abriter. Ramper, en s'aidant des pieds, quelques voitures se trouvaient à une dizaine de mètres, mais dans son état, cela allait relever de l'exploit. Le premier "mort bizarre" se jeta sur lui, mais heureusement du bon côté et la lame de son arme put se loger dans son crâne. Il avançait, mais d'autres approchaient, deux, peut-être trois d'entre eux. l'abri semblait si loin et si proche à la fois. Finalement, après en avoir repoussé un avec les pieds, il était en dessous des voitures, mais ne resta pas là, recherchant toujours plus dans ses forces pour avancer et surtout, éloigné ses ennemis du jour. Au final il était parvenu, à entrer dans une voiture et là, ce fut le black out, l'évanouissement, épuisé de fatigue et de douleur.

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Plus d'anti-douleurs depuis des jours, plus de nourriture depuis la veille, les pauses qui se faisaient de plus en plus fréquentes, la forte fièvre, son épaule qu'il ne sentait plus ... S'il était difficile de sentir la fin approchée, pour Dante c'était l'évidence qu'il était dangereusement à proximité de sa mort. Lorsqu'il s'était évanoui cette-fois, il en était sûr, il ne se réveillerait pas. Il ne reverrait jamais Irina et au fond, au vu des derniers jours qu'il venait de passer, c'était presque un soulagement.

"Il est vivant ?" Etait-il en train de rêver ? Il était plus inconscient qu'éveillé en tout cas, mais certain son résonnait dans sa tête. " Son pouls est extrêmement faible, il faut prendre une décision et vite. " "Allez-vous en, laissez moi tranquille." les faibles mots que le jeune homme parvint à prononcer, à peine audible, furent les derniers avant de sombrer. Il venait de rencontrer, sans le savoir, les premiers habitants d'Astoria. Ceux qui allaient lui sauver la vie et marquer un tournant dans son existence.