ari ♣ It's gotta get easier and easier somehow, but not today

the killer within

---

(i) Si elle se fait appeler Ari, c’est parce qu’elle déteste son prénom et que ça lui amène une certaine consonance masculine. Seul ses parents ont toujours eu l’habitude de l’appeler par son prénom. Surtout quand il fallait la gronder. Mais bon, elle y était habituée, il est juste hors de question pour les autres d’en faire de même. Sans quoi, elle n’aurait pas hésité à mordre. Ariane, c’est son passé, comme une innocence envolée. Aujourd’hui, elle n’est que Ari, qu’on essaie pas de l’appeler autrement // (ii) Parfois à son boulot, elle appréciait de se trimballer au cœur des couloirs, juste pour voir la crainte sur les visages. Ce n’était pas le boulot du siècle mais le simple fait de voir leurs visages, ça apportait quelque chose de vraiment marrant, c’est vrai. Elle ne passait pas son temps à virer des gens hein, fort heureusement. Mais eux, ils y croyaient, parfois un peu trop. Ridicule. Aujourd’hui, cette époque est bien trop loin. Elle a changé mais pas au point de regretter d’avoir fait ce qu’elle a fait à cette époque. Des larmes, elle en a provoqué. Mais le business, c’est le business, n’est-ce pas ? Elle n’a pas mauvais fond, et aujourd’hui, elle n’hésiterait pas à filer un coup de main. Mais qu’on ne lui demande pas de choisir entre elle et quelqu’un d’autre parce qu’aujourd’hui… Elle serait bien incapable de choisir l’autre. // (iii) Ils sont nombreux à s’être glissés dans son lit ou chez qui elle s’est elle-même glissée. Ils sont aussi nombreux ceux qui se sont permis de croire qu’ils pourraient la garder rien que pour eux. Mais elle est un électron libre et personne n’a jamais eu la force de la posséder suffisamment pour la contrôler. Elle ? Appartenir à quelqu’un ? Depuis quand ? // Elle mord, depuis l’épidémie. Elle n’accorde que très difficilement sa confiance, au vu des cas qu’elle a pu croiser au cœur de sa vie. Plus d’un ont essayé de la garder pour eux. Comme un jouet qu’on usera dès qu’on en aura envie. Les premières vies qu’elle a ôté, au milieu des morts qui se relèvent qu’elle a achevé. Est-ce qu’elle regrette ? Dans une autre vie, sans doute. Mais hors de question de crever pour les autres. // (vi) Aujourd’hui encore, elle est incapable de savoir pourquoi elle est revenue à Sherwood. Comme un lieu qu’on connaît et vers lequel on se tourne au moindre coup dur, peut être. Elle n’en est pas particulièrement fière mais.. Que pourrait-elle en dire hein ? Elle a beau voyagé, ses pas la ramènent toujours. // (v) Beck ? Une histoire particulière de son passé. Peut-être de son présent aussi, elle l’a aperçu sur le campement. Elle avait pour habitude de l’inviter chez elle, contre elle, en elle. Il était même là quand elle avait besoin de quelqu’un pour s’occuper de sa maison, de ses plantes et de son chat. Un gars un peu minable sur les bords. Elle voit qu’il a changé, qu’il n’est plus le parfait crétin de l’ombre. Elle le trouvait marrant, c’est vrai, mais elle était incapable de savoir pourquoi. Et puis… Quand elle voyait comment il la regardait, ça l’émoustillait un peu plus encore. Il faisait tout ce qu’elle voulait, faut dire. Mais elle ne sait pas ce que ça donnera, avec tout ça. Elle reste contente de le retrouver, elle ne le cache pas… Comme une preuve que son passé a bel et bien existé, que tout n’était pas qu’un rêve. Qu’avant… La vie était belle. Pour elle, du moins. (iii) un minimum de cinq points détaillant en précision les points importants de votre personnage. (iv) un minimum de cinq points détaillant en précision les points importants de votre personnage. (v)un minimum de cinq points détaillant en précision les points importants de votre personnage.

weekly appointment

---

≡ qui étiez-vous avant que l'épidémie se déclenche ? Ari, sauf pour mes parents. Ils n'ont jamais accepté que je prenne un nom plus ou moins masculin. J'étais directrice des ressources humaines. Je m'occupais des paies, des soucis de la boîte et des licenciements. On n'appréciait pas de me voir rôder dans les couloirs, parce qu'on pensait que j'allais forcément virer quelqu'un. J'avoue, j'en usais. Parce que c'est toujours amusant de voir la détresse dans le regard des gens. Je ne sais pas si j'ai changé, si cette existence me revenait, si je ferais les choses différemment. Sûrement que non. Mais nous n'en sommes plus là et je n'ai plus cette existence. D'un point de vu caractériel, je ne crois pas avoir vraiment changé. Enfin... Si, bien sûr, ça vous change un homme, tout ça, toute cette merde.
≡ comment avez-vous changé depuis le début ? Je suis plus forte. Non que j'ai été faible par le passé. Au contraire, j'ai toujours eu un sale caractère, on va pas se le cacher. Mais j'ai appris à ne plus faire confiance aux gens. Tout le monde a changé, et cette épidémie a fait apparaître le pire chez certains. Des créatures, des hommes qui imaginent qu'ils peuvent se servir quand ils en ont envie. Bande de pourris. J'ai appris à me défendre, à recycler des capacités que j'avais et que je n'exploitais pas vraiment. J'ai appris à me battre, ou plutôt... A me défendre comme une furie parce que j'ai jamais fait de sport de combat. J'ai changé parce que j'ai une grosse carapace aujourd'hui, parce que je sais qu'on peut pas vivre seul mais que j'ai du mal à me tourner vers les gens. Ce monde... Il n'aide pas à faire confiance. Faut que je réapprenne. J'ai trop traîné en solitaire, j'ai trop eu de galères.
≡ combien de rôdeurs avez-vous tué ? combien d'humains ? pourquoi ? On doit vraiment faire le compte ? Je ne sais pas combien de rôdeurs j'ai tué. J'essaie de ne pas faire le lien entre ce qu'ils étaient avant et ce que l'épidémie a fait d'eux. Mais j'en ai tué beaucoup, j'ai tué tous ceux que j'ai croisé. C'est un peu comme les libérer d'une prison corporelle, n'est-ce pas ? Ou en tout cas, c'est l'impression que j'ai.. J'essaie de m'en convaincre, j'essaie d'imaginer que c'est pour ça que c'est parti en sucette, d'une certaine manière. Je sais que c'est faux, mais ça aide à dormir, de se dire que ce sont que des cadavres qui se traînent et qu'il y a quelqu'un, à l'intérieur, qui est pris au piège. Combien j'ai tué d'humain ? Beaucoup trop. Et en même temps, pas tant que ça. Peut-être une dizaine, qu'en sais-je. C'était de la légitime défense. Je ne me suis pas amusée à m'attaquer aux gens, je n'ai pas choisi de tuer juste parce que ça m'éclatait. Ils ont voulu.. Faire des choses qui ne me plaisaient pas. Je me suis débarrassée d'eux. Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de mauvais ?
≡ qu'attendez-vous d'astoria ? Je ne sais pas vraiment. J'en ai assez de ne pas me sentir en sécurité, je crois. J'ai l'impression que mon monde part en vrille, et que je suis incapable d'y trouver ma place. En venant ici, je m'attendais.. Surtout à rentrer chez moi, en réalité. J'avais pour espoir de retourner dans ma ville, de retrouver ma maison. Pas mes habitudes, bien sûr, je sais que ce monde a changé. Mais j'avais envie de retrouver un certain équilibre. Je suis pas partie longtemps, et pourtant, tout a tellement changé que je ne sais plus quoi en penser. J'ai juste envie de me poser quelque part, de ne pas avoir à me battre à chaque instant pour rester en vie.
≡ qui avez-vous perdu ? Quelle question... J'ai perdu tout le monde ? Je n'ai plus personne. De toutes les personnes que j'ai connu... Enfin.. Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment regardé dans le coin. J'espère qu'il y a quelqu'un, quelque part. J'en ai assez de me sentir aussi seule.
≡ quel(s) espoir(s) vous reste-t-il ? Aucun, je crois. Mais j'aimerais que ça change. Finalement ouais, j'ai peut-être un espoir alors, l'espoir de voir mes sombres pensées se changer en espoir évident. J'ai envie de croire en demain. Et je n'y arrive pas.