(intrigue - part2) ≡ duncan, ernst, iris, jack, kaï, odd, rusty

Quel bordel. Lèvres pincées, yeux qui font le tour de l'armée de zombies devant eux, Iris ne peut s'empêcher de laisser la nervosité monter. Ils se retrouvent en première ligne pour aller sauver les camarades, et c'est loin d'être une bonne nouvelle. Les rôdeurs ont beau se disperser doucement, il y a les derniers abrutis qui même mort-vivants semblent à la ramasse. Le nez (ou ce qu'il en reste) en l'air, à ne pas trop savoir quoi faire face à tout ce grabuge. Ouais, ce sera pour eux. Quant à savoir ce qui les attendra une fois dans l'entrepôt... La brune sent le coup foireux, de très loin. Quelque chose ne tourne pas rond dans cette histoire. Mais tant qu'à faire, autant que ce soit elle qui y passe. Elle n'a rien à perdre, et personne à laisser derrière. Main crispée sur sa batte de baseball, elle avance doucement, guette. Pas d'armes à feu, inutile de se faire remarquer un peu plus. Si elle s'en sort, elle se promet de se trouver une hache, une longue lame, n'importe quoi qui puisse lui éviter un corps à corps pour trancher une cervelle en deux. L'exploser, devoir s'y reprendre à plusieurs coups, c'est une perte de temps et d'énergie. Son principal problème, c'est que cela fait plus d'un an qu'elle ne s'est pas battue contre des zombies en extérieur, trop occupée à se prélasser dans le confort du camp. Ici, ils pouvaient arriver par vagues. Qui sait combien il y en aurait. « Je vote pour le sprint jusqu'à l'entrepôt. » Avec un peu de chances, ils ne se feraient pas attraper et ne prendraient pas le risque de trop en faire affluer. Mais la marche à suivre était claire et ferme : rester en groupe. Quoiqu'il soit décidé, il faudrait faire avec et tenir le rythme.

C'est le bordel. L'irlandais ne le sait que trop bien. C'est le bordel et ils vont y laisser leur peau. Une boule se coince dans sa gorge tandis qu'il descend de voiture, son couteau bien à l'abris contre la paume de sa main. On peut entendre la musique, de la country, qui enveloppent les alentours. Un sourire se hausse sur ses lèvres, parce que c'est quand même ironique de crever sur de la musique country. Mais ça marche, la plupart des rôdeurs devant eux s'éloignent, se dispersent dans les alentours. La brise s'engouffre dans les vêtements du brun, lui arrache un sursaut alors qu'il s'éloigne du camion pour rejoindre les autres. L'entrepôt est à quelques mètres, dans le noir on arrive à distinguer sa structure métallique. Rusty empoigne son couteau, la longue lame se dresse devant ses yeux alors qu'il avale lentement sa salive. C'est ce qu'il faut faire, pour sauver les autres, peut-être qu'il mourra en héros. Iris se tient quelques pas devant lui, elle à l'air plus apte que le jeune homme, c'est peut-être une illusion mais il se dit qu'il aimerait bien être sur de lui. L'irlandais hausse les épaules, ses genoux tremblent dans la peur. « Je suis d'accord pour le sprint. Mais faut essayer de rester un minimum ensemble pour en dégommer le plus possible. » Le jeune homme se craque la nuque, fait tourner sa couteau dans sa main. « Allons niquer ces fils de pute. »

Spoiler:

C'est le bordel ici. Le vrai bordel. Tout juste arrivé près des entrepôts que nous nous retrouvons entourés de toute part par une horde de rôdeurs malfamés, prêts à nous bouffer les tripes si l'on ne savait pas se défendre. J'étais ravi de ne plus me retrouver confiné dans ce 4x4 et ravi de me dégourdir finalement les jambes, et l'esprit puisque ça commençait à drôlement m'énerver de les entendre être aussi défaitistes alors que nous étions très nombreux et la plupart bons combattants - je dis bien la plupart - Rusty, comme tous les jeunes de son âge, semblait tête brûlée mais au moins il avait le feu combatif en lui, probablement même un esprit de survie plus grand que la jeune femme dont je ne connaissais pas le prénom qui avait été assignée comme conductrice de notre véhicule. Première chose que je fais, en constatant que nous étions entourés : je m'empare d'une machette. Les armes à feu dans un combat rapproché, ça ne rimait à rien. Et il fallait en éliminer le plus possible. On nous assigna rapidement la tâche de filer droit devant. Nous étions en première ligne. Des patrouilleurs tentaient d'en attirer quelques uns mais ce n'était pas suffisant. D'instinct, je crispai mes doigts autour du métal froid. Je cherchai Cirilla des yeux mais ne la trouvai pas. Tant pis, ça attendrait à plus tard, il y avait plus important à faire que de me soucier de celle que j'aimais. Des vies étaient en jeu. Ça importait plus que tout.

La jeune femme finit par ouvrir la bouche et proposer qu'on se fasse un sprint jusqu'à l'entrepôt.J'arque les sourcils. Son idée n'est pas mauvaise mais on risque de payer cher si des rôdeurs décident de nous barrer le chemin. Je faillis m'étouffer d'un rire lorsque j'entendis Rusty s'enthousiasmer de l'idée de notre conductrice. Un vrai jeune homme. Je me souvenais avoir été comme lui à son âge. Sauf qu'on finit par se mettre dans des situations périlleuses en agissant de la sorte. Je ne lui souhaitais rien, mais j'appréhendais qu'en étant insouciant et irréfléchi qu'il soit le premier à se faire bouffer par un rôdeur.  Je finis cependant par acquiescer, à contre-coeur qu'on court à toutes jambes jusqu'à l'entrepôt pour sauver les nôtres. « Effectivement, il faut rester en groupe.  Mademoiselle et moi devant, vous derrière, on va ouvrir le passage. Pas de comportement héroïque, on se contente juste de les buter pour atteindre nos amis là-bas. » disais-je en pointant d'un ton autoritaire. J'étais soldat, jadis. Un sergent qui plus est. J'avais l’habitude d’aboyer des ordres. Mais là c'était différent. Je n'aboyais pas des ordres, je les guidais. Pour survivre, il fallait bien que quelqu'un s'improvise meneur, non?

Spoiler:

Un long et lourd soupire se déroba aux lèvres de l'artiste. La pogne bien fermée sur le manche de son merlin, il n'arrivait pas à contrôler son pouce qui tapotait inlassablement son outil. Le rythme fou d'un cœur malmené par l'angoisse. Un peu à l'écart du groupe, l'âme du solitaire se réveillant au contact d'inconnus, il laissait son regard se perdre sur l’entrepôt. Là-dedans se trouvaient les leurs. Là-dedans se trouvaient amis, voisins, amant. Mais tout autour la mort grouillait. Ses sbires grognaient et Odd paniquait. Le visage impassible, ses émotions uniquement visibles par ce petit spasme de la lèvre supérieure faisant vibrer sa moustache. Ainsi que son pouce, s'abattant toujours à la même cadence sur le manche. Ses folles prunelles n'étaient pas posées sur eux, même pas dans leur direction, pourtant il ne loupa rien de la conversation. Odd fronça les sourcils. Un sprint ? Il jeta un coup d’œil à la jeunesse débordante de vie et d'énergie. Regrettant déjà de ne pas avoir pris plus soin de ce corps commençant à grincer de tous les côtés. Il aurait voulu protester, mais ça semblait être une bonne idée malgré le manque de sportivité de l'homme. Puis t'façon, Odd n'a rien d'un leader, il se sent même pas capable d'ouvrir la gueule pour donner son avis. P't'être bien que c'est à cause des gonzesses présentes, ça le bloque comme toujours. Ou alors c'est la peur de pas être à la hauteur pour aller le sauver. Le pouce s'arrêta et l'artiste fit quelques pas pour se rapprocher de ses compagnons. « Faudra faire attention quand même. » La voix était tremblante, les yeux fixés sur le sol. Il se mordit l'intérieur de la lèvre puis avec tout le courage dont il était capable, son regard se leva pour observer les autres. « C'est dans la précipitation qu'on fait des conneries. » C'est dans ces moments là qu'on oublie les autres et qu'on se précipite vers son but sans voir son prochain qui plonge dans la merde. « On est pas tous forcément très rapides... » Murmura-t-il comme pour se justifier. Il accepterait le plan mis en place par ses compagnons, incapable de faire mieux ou de même.